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Syrie: deux sénateurs américains à Minbej après des tensions avec la Turquie


Lundi 2 juillet 2018 à 17h54

Qamichli (Syrie), 2 juil 2018 (AFP) — Deux sénateurs américains se sont rendus lundi à Minbej, dans le nord de la Syrie, où des négociations entre les Etats-Unis et la Turquie ont permis de réduire les tensions liées à la présence de combattants kurdes dans la ville.

A plusieurs reprises, les autorités turques ont menacé de lancer une offensive contre Minbej et la milice kurde des Unités de protection du peuple (YPG), alors que la ville accueille aussi des forces américaines et françaises.

La milice kurde, allié crucial des Etats-Unis dans la lutte antijihadistes, est considérée comme un groupe "terroriste" par Ankara.

Mais les efforts diplomatiques entre Washington et Ankara, deux alliés au sein de l'Otan, ont permis l'adoption début juin d'une feuille de route afin de réduire les tensions.

Dans la foulée, les forces turques ont commencé à patrouiller aux alentours de la ville, tandis que les YPG ont annoncé le "retrait" de Minbej de leurs derniers "conseillers militaires".

Lundi, Lindsey Graham, républicain de l'Etat américain de Caroline du sud, et Jeanne Shaheen, démocrate du New Hampshire, ont effectué une visite dans la ville avec des membres du Conseil militaire de Minbej.

"Le but de la visite était d'évaluer la situation sécuritaire à Minbej", a déclaré à l'AFP le porte-parole du Conseil militaire de Minbej, Sherfan Darwish.

Le Conseil est lié aux Forces démocratiques syriennes (FDS), une alliance de combattants kurdes et arabes qui a délogé le groupe jihadiste Etat islamique (EI) de Minbej en 2016, avec l'aide de la coalition internationale emmenée par Washington.

Le sénateur Graham a souligné l'importance du maintien de la présence américaine lors d'une rencontre avec des commandants du Conseil militaire de Minbej, selon une vidéo publiée lundi par un site internet lié aux FDS.

"Je vais dire au président (Donald) Trump qu'il est important que nous restions ici pour vous aider. Vous êtes des amis des Etats-Unis et si nous partons, ce sera terrible", a affirmé le sénateur.

M. Trump a indiqué par le passé qu'il souhaitait un retrait des forces américaines engagées en Syrie, mais son état-major a insisté à maintes reprises sur leur maintien pour empêcher une résurgence de l'EI.

Les informations ci-dessus de l'AFP n'engagent pas la responsabilité de l'Institut kurde de Paris.