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Syrie: des "garanties" reçues sur un maintien de la coalition à Minbej (conseil)


Mercredi 6 juin 2018 à 18h31

Minbej (Syrie), 6 juin 2018 (AFP) — Le conseil militaire de Minbej a déclaré mercredi avoir reçu des garanties de la coalition internationale antijihadistes sur son maintien dans cette ville du nord de la Syrie peu avant un accord américano-turc portant sur le départ de milices kurdes alliées à Washington.

Mardi, les Unités de protection du peuple (YPG), principale milice kurde en Syrie, ont annoncé le futur retrait de leurs derniers "conseillers militaires" de Minbej où ils étaient chargés de former des combattants locaux contre le groupe jihadiste Etat islamique (EI).

Le retrait des "dizaines" de conseillers des YPG aura lieu "dans quelques jours", a déclaré à l'AFP Mohamad Moustafa Abou Adel, le chef du conseil militaire de Minbej.

Lors d'une rencontre à Washington lundi, Américains et Turcs ont approuvé une "feuille de route" visant à assurer la sécurité de cette ville à majorité arabe, située à 30 km de la frontière turque et où des troupes américaines et françaises de la coalition internationale sont stationnées.

"L'objectif de la feuille de route est d'éradiquer les YPG (...) de Minbej, puis nous travaillerons (avec les Etats-Unis) pour établir un cadre sécuritaire, et nous déciderons ensemble de qui gèrera la ville", a expliqué mercredi le ministre turc des Affaires étrangères Mevlüt Cavusoglu.

"Avant cet accord, nous avons eu des réunions avec des responsables de haut-rang de la coalition qui nous ont assurés qu'ils n'abandonneraient en aucun cas la ville de Minbej", a indiqué à l'AFP le chef du conseil militaire de Minbej.

"Les forces de la coalition sont toujours présentes" à l'heure actuelle, a-t-il ajouté, en marge d'une conférence de presse.

Le conseil militaire de Minbej n'a pas été informé des tenants et aboutissants de l'accord américano-turc, a assuré M. Abou Adel, précisant qu'une réunion est prévue à cet effet avec "des dirigeants de la coalition dans les très prochains jours".

Les YPG forment l'épine dorsale des Forces démocratiques syriennes (FDS), l'alliance de combattants arabes et kurdes qui a joué un rôle clé pour faire reculer l'EI en Syrie et qui a d'ailleurs pris Minbej aux jihadistes en 2016.

Le soutien apporté par les Américains à cette milice a nettement tendu les relations avec la Turquie, qui considère les YPG comme une organisation "terroriste" et voit d'un très mauvais oeil l'émergence d'une zone autonome kurde à ses frontières.

Ankara a ainsi menacé à plusieurs reprises d'attaquer Minbej, en dépit de la présence sur le terrain de troupes de la coalition anti-EI.

Les informations ci-dessus de l'AFP n'engagent pas la responsabilité de l'Institut kurde de Paris.