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Le Pentagone déconseille à Assad de s'attaquer à ses alliés


Jeudi 31 mai 2018 à 23h35

Washington, 31 mai 2018 (AFP) — Le Pentagone a déconseillé jeudi au président syrien Bachar al-Assad d'utiliser la force face aux combattants arabo-kurdes soutenues par les Etats-Unis, les Forces démocratiques syriennes (FDS), pour récupérer les zones sous leur contrôle dans le nord-est du pays.

"Toute partie impliquée en Syrie doit comprendre que s'attaquer aux forces armées des Etats-Unis ou à nos partenaires de la coalition serait une très mauvaise politique", a déclaré un responsable de l'état-major américain, le général Kenneth McKenzie, au cours d'un point de presse.

Dans une interview à la chaîne de télévision Russia Today, diffusée jeudi, M. Assad a estimé que "le seul problème qui reste aujourd'hui en Syrie, c'est les Forces démocratiques syriennes".

"Nous avons deux options pour régler ce problème: nous avons d'abord ouvert la voie à des négociations car la majorité des membres (des FDS) sont des Syriens. Si cela ne marche pas, nous allons libérer nos territoires par la force. Nous n'avons pas d'autre choix", a-t-il souligné.

Soutenues par la coalition antijihadiste menée par les Etats-Unis, les FDS, une alliance composée de combattants kurdes et arabes, ont joué un rôle crucial dans la lutte contre le groupe Etat islamique (EI) qu'elles ont chassé de plusieurs régions de Syrie dont son fief de Raqa, et qu'elles continuent de combattre dans une partie de la province orientale de Deir Ezzor. Elles contrôlent de larges territoires dans le nord et nord-est syrien, riche en pétrole.

Les Etats-Unis considèrent les FDS comme leurs partenaires au sein de la coalition dont l'objectif est de détruire le "califat" du groupe Etat islamique et éliminer les derniers combattants qui lui résistent encore.

Washington a abattu l'an dernier un avion de l'armée syrienne qui visait des combattants des FDS à Tabqa, dans la région de Deir Ezzor.

Mais l'armée américaine est déployée en Syrie au titre de la lutte contre l'EI, a rappelé une porte-parole du Pentagone, Dana White. "Notre désir n'est pas de nous impliquer dans la guerre civile syrienne", a-t-elle affirmé au cours du même point de presse.

Si le président syrien devait lancer son armée sur les FDS dans une région où les forces arabo-kurdes ne sont pas engagées dans la lutte contre l'EI, Washington serait obligé de réévaluer sa mission.

Les informations ci-dessus de l'AFP n'engagent pas la responsabilité de l'Institut kurde de Paris.