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Attaques contre des associations franco-turques: jusqu'à 5 ans de prison requis contre trois Kurdes


Mercredi 4 avril 2018 à 18h27

Paris, 4 avr 2018 (AFP) — De 18 mois à 5 ans de prison ont été requis mercredi par le parquet de Paris contre trois Kurdes pour des jets de cocktails molotov à l'été 2016 contre les locaux d'associations turques à Valence et Montélimar (Drôme).

Le ministère public a également demandé que les prévenus, âgés de 23, 24 et 30 ans, fassent l'objet d'interdictions définitives du territoire français et d'une inscription au Fijait (fichier judiciaire automatisé des auteurs d'infractions terroristes).

Le sigle du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK), organisation classée "terroriste" par la Turquie, les États-Unis et l'Union européenne, avait été retrouvé sur un mur de l'association culturelle turque de Montélimar, ciblée par des jets de cocktails molotov le 8 août 2016.

Seuls les deux plus âgés, contre lesquels la même peine de 5 ans de prison a été requise, étaient jugés pour cette attaque dont ils ont nié être les auteurs. L'ADN de l'un deux a pourtant été retrouvé sur l'un des cocktails molotov, son téléphone a borné sur les lieux de l'attaque le soir des faits et le véhicule utilisé appartenait à son beau-père.

Les trois hommes, qui vivaient à Marseille, ont en revanche reconnu s'être rendus en voiture à Valence, le 22 août 2016, pour s'en prendre aux locaux d'une association franco-turque.

"Je regrette profondément. (...) J'ai agi par ignorance et désespoir", a déclaré le plus âgé, expliquant avoir eu l'idée de l'attaque après l'attentat -non revendiqué- survenu quelques jours plus tôt en Turquie contre un mariage kurde, faisant 57 morts.

Les deux autres prévenus se sont défaussés sur leur aîné, qu'ils ont présenté comme le chef du groupe, assurant n'avoir appris la raison de l'expédition qu'au dernier moment et avoir eu peur de représailles s'ils ne coopéraient pas.

"Tous les trois étaient sur place, savaient ce qu'ils allaient faire et ont agi par adhésion, par conviction pour le compte du PKK", a affirmé le procureur.

Les trois hommes ont réfuté à l'audience leur appartenance à l'organisation et leurs avocats ont plaidé l'abandon de la qualification "terroriste" pour laquelle ils sont jugés.

Le plus âgé s'est défini comme un simple "sympathisant", le second a assuré être en rupture avec le PKK depuis son arrivée en France après plusieurs mois passés dans ses rangs en Turquie et en Syrie en 2011 et le plus jeune a déclaré ne pas s'intéresser à la politique.

Décision le 11 avril.

Les informations ci-dessus de l'AFP n'engagent pas la responsabilité de l'Institut kurde de Paris.