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Britannique prokurde tuée à Afrine: le père veut un rapatriement rapide de la dépouille


Mardi 20 mars 2018 à 20h43

Londres, 20 mars 2018 (AFP) — Le père d'une jeune combattante britannique engagée aux côtés des forces kurdes et tuée lors de l'offensive menée par la Turquie dans la région syrienne d'Afrine a dénoncé mardi le "manque d'initiative" du gouvernement britannique pour faire rapatrier sa dépouille.

Anna Campbell, 27 ans, avait été tuée le 15 mars dans l'enclave d'Afrine, dans le nord-ouest de la Syrie, objectif d'une offensive d'Ankara et de supplétifs syriens depuis deux mois, a indiqué Nisrine Abdallah, porte-parole des Unités de protection de la femme (YPJ).

"Je n'ai guère l'espoir de pouvoir récupérer rapidement son corps", a déclaré à l'AFP son père, Dirk Campbell.

"Il est clair qu'il n'y aura pas beaucoup d'aide de la part du gouvernement", a-t-il ajouté. "J'ai expliqué la situation, ils ont dit que c'était une question politique. J'ai dit : +D'accord, mais n'est-ce pas là justement votre travail?+".

"Vous avez un consulat britannique, une ambassade à Ankara, vous pouvez demander (...) un cessez-le-feu afin que nous puissions récupérer le corps d'Anna", a-t-il poursuivi. "Ils ont dit qu'ils reviendraient vers moi, mais ils ne l'ont pas fait".

Dirk Campbell a confirmé que la jeune femme était partie en mai 2017 en Syrie. "Elle était très idéaliste. Elle avait un sens aigu de la justice", a-t-il dit.

Des centaines de combattants étrangers ont rejoint les rangs des YPJ et de la milice kurde des Unités de protection du peuple (YPG) en Syrie, notamment lors des combats contre le groupe jihadiste Etat islamique (EI).

Dans une vidéo publiée lundi par les YPJ et filmée avant son envoi sur le front d'Afrine, Anna Campbell, vêtue d'un uniforme militaire, explique les raisons de son engagement.

"J'ai rejoint (les forces kurdes) car je voulais soutenir la révolution (...) et maintenant je suis heureuse et fière de pouvoir aller à Afrine", avait déclaré la jeune femme. "Les attaques de l'Etat turc contre la révolution et le peuple kurde (...) sont très choquantes".

Les informations ci-dessus de l'AFP n'engagent pas la responsabilité de l'Institut kurde de Paris.