Karim SINJARI (1950-2025)
Nous avons appris avec une profonde tristesse le décès de Karim SINJARI, ancien ministre de l’Intérieur du Kurdistan, survenu le 10 juin à Erbil, a l’âge de 75 ans.
Figure éminente de la résistance kurde contre la dictature de Saddam Hussein, Karim SINJARI a, dès la libération du Kurdistan irakien en juin 1991, assumé de hautes fonctions au sein de l’administration autonome kurde. D’abord directeur général de la sécurité publique, il devint ensuite ministre de l’Intérieur, poste qu’il occupa sans interruption dans les gouvernements successifs du Kurdistan, de 1996 jusqu’à son retrait de la vie publique pour raisons de santé en 2021.
À ce poste, il fut l’architecte principal du système de sécurité publique du Kurdistan. En dépit des tensions politiques, des menaces terroristes, des attentats perpétrés par Al-Qaïda puis par Daech, la région est restée un hâvre de paix et de stabilité.
Diplômé de la Faculté de Droit de Bagdad en 1971, avocat de profession, Karim SINJARI avait également vécu plusieurs années en exil en Suède. Il était profondément attaché à la défense des droits humains et à l’établissement d’un véritable État de droit au Kurdistan. Assurer la sécurité sans porter atteinte aux libertés publiques était son ambition.
Dans cette optique, il introduisit l’enseignement de la « Déclaration universelle des droits de l’homme », traduite en kurde par l’Institut kurde de Paris, dans le cursus de formation des forces de sécurité kurdes et la Déclaration était affichée dans tous les commissariats de police du Kurdistan.
Sa disparition constitue une grande perte pour le peuple kurde et pour tous les défenseurs de l’État de droit et de la démocratie au Kurdistan.