Avec le parc Pank, l’Irak redécouvre le loisir


16 juin 2007

Un Kurde revenu au pays a construit un complexe touristique de grande envergure avec hôtels cinq étoiles et autres toboggans géants.

Dysney aurait probablement jugé l’investissement trop risqué. Seul un local pouvait relever le défi. L’ancien exilé kurde Hazem Kurda, revenu au pays après la chute du régime de Saddam Hussein en 2003, s’est lancé dans un projet fou : développer une industrie du tourisme dans le Kurdistan irakien. Dans un pays où les attentats-suicides ensanglantent chaque jour les rues des villes, le projet fait figure de véritable curiosité.

«Certains pensent que je suis fou mais je suis convaincu que le développement du tourisme au Kurdistan peut profiter à l’ensemble de l’Irak», explique-t-il dans The Guardian. Le site baptisé Pank a été implanté près de la ville de Rowanduz à 1000 mètres d’altitude avec canyons et falaises à pic en guise de décor. Après avoir retiré les mines anti personnelles posées par l’armée de Saddam, Hazem Kurda a fait de Pank un véritable lieu de villégiature.

 
Les autorités se réjouissent

Le projet de Kurda n’en est qu’à ses balbutiements. Le complexe Pank n’est qu’une partie d’un vaste plan de développement qui devrait accoucher dans les prochaines années d’un «village vacance» autour de la source de Bekhal. Les premières pierres de ce projet très ambitieux ont été posées en 2002. 240 chalets, 6 hôtels de luxe, un camping et un parc d’attraction devraient sortir de terre.

«Nous aimerions voir davantage d’investisseurs de son genre», explique le ministre du Tourisme Nimrud Beito. D’ailleurs les autorités kurdes sont bien décidées à inciter la venue de nouveaux créanciers dans cette région du nord de l’Irak. Une réduction de taxes est offerte à tous ceux qui veulent faire le grand saut et investir dans la zone. «La région a beaucoup à offrir», explique-t-il. Escalade, rafting, randonnées découverte de la faune, le Kurdistan irakien dispose d’un vaste potentiel pour attirer les amateurs de tourisme «vert».

Mais au-delà des investissements financiers, le plus grand pari, c’est certainement celui de réussir à changer l’image d’un pays dévasté par la guerre où, pas plus tard qu’en avril dernier, un attentat suicide a encore tué de nombreux civils dans la ville d’Irbil.