Arabes et Kurdes s'opposent dans la province irakienne de Ninive

mis à jour le Dimanche 19 juillet 2009 à 19h53

Lepoint.fr

Un différend entre Arabes sunnites et Kurdes divise la province irakienne de Ninive et exacerbe des tensions qui menacent la stabilité à long terme du pays.


Les conseillers kurdes d'une partie de la province boycottent tout contact avec son gouverneur arabe, Assil al Noudjaïfi et ils ont menacé dimanche de former un conseil provincial dissident si leur désaccord avec le gouverneur n'est pas réglé.

Ces conseillers occupent 16 des 37 sièges de Ninive.

Les Kurdes considèrent qu'une partie de la province de Ninive, où les Arabes sont majoritaires, fait partie de leur berceau historique et ils veulent qu'elle soit incluse dans la région semi-autonome du Kurdistan.

Ils accusent Noudjaïfi de les avoir marginalisés au conseil provincial depuis son élection, en janvier.

"Si aucune solution n'est trouvée, nous serons contraints de former un conseil de Ninive pour administrer les 16 circonscriptions administratives", a déclaré le conseiller kurde Derrman Khitari, ajoutant qu'il demanderait au gouvernement central de transférer une partie du budget de Ninive.

MÉDIATION

Les tensions à Mossoul, chef-lieu de la province de Ninive, l'ont transformée en un endroit violent, alors que la plus grande partie du pays jouit d'un calme relatif qu'elle n'avait plus connu depuis des années.

Les Kurdes refusent de participer au nouveau gouvernement provincial à dominante arabe et plusieurs villes kurdes ont annoncé qu'elles ne respecteraient pas le nouveau gouvernement de Mossoul.

Le gouverneur arabe prend soin d'éviter les régions à dominante kurdes en raison des problèmes de sécurité.

Les Arabes avaient boycotté les précédentes élections provinciales, en 2005, mais à la suite des élections du 31 janvier dernier, ils ont cessé d'être sous-représentés et détiennent à nouveau le pouvoir dans la province de Ninive.

Depuis lors, les Kurdes accusent Noudjaïfi de les marginaliser.

Ce dernier a rappelé qu'il était habilité à dissoudre tout conseil provincial qui violerait la Constitution, mais il a ajouté qu'il restait ouvert au dialogue.

Une délégation de personnalités chiites appartenant au mouvement de l'imam Moktada Sadr a ouvert une médiation mais elle n'a pas encore abouti.

Ali al Dabbagh, porte-parole du gouvernement, a lancé un appel au dialogue.

Avec Mohammed Abbas et Khalid al Ansary à Bagdad, version française Nicole Dupont.