Ankara et Bagdad démentent une intervention turque en Irak

 avec AFP
6 juin 2007

La Turquie et l'Irak ont démenti, mercredi 6 juin, l'information selon laquelle plusieurs milliers de soldats turcs auraient pénétré dans le nord de l'Irak pour en déloger les rebelles séparatistes kurdes du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK). "Pour l'instant, il n'y a pas eu d'incursion dans un autre pays", a déclaré le chef de la diplomatie turque, Abdullah Gül. Le ministre des affaires étrangères irakien, Hoshyar Zebari, a également démenti l'information : "Nous avons vérifié ces informations avec les autorités régionales kurdes et les gardes-frontières à la frontière turque. Ils ont démenti toute incursion ou opération de ce genre."


Le ministre des affaires étrangères turc, Abdullah Gül, lors d'une conférence de presse à Ankara, le 19 décembre 2006. - AFP

Dans l'après-midi, des médias ont rapporté que plusieurs milliers de soldats turcs avaient pénétré dans l'enclave autonome kurde du nord de l'Irak afin de neutraliser les rebelles du PKK implantés dans cette région.

UNE INFORMATION POUR "TÂTER LE TERRAIN", SELON UN DIRIGEANT DU PKK

Le PKK a aussi démenti une opération transfrontalière lancée par le pays ottoman dans le nord de l'Irak. Bahoz Erdal, le chef de la branche militaire du parti kurde, a néanmoins affirmé que la diffusion de cette information avait pour but de "tâter le terrain".

La Turquie estime à plusieurs milliers le nombre de rebelles du PKK établis dans des camps dans le nord de l'Irak, où ils se procurent aisément, selon Ankara, des armes et des explosifs pour mener des attaques et des attentats de l'autre côté de la frontière. La Turquie a longtemps fait pression sur les Etats-Unis et l'Irak pour qu'ils interviennent contre le PKK et avait menacé, à défaut, de lancer elle-même des opérations transfrontalières contre les bases de l'organisation.

Le débat sur une intervention en Irak s'est intensifié en Turquie depuis le printemps avec la recrudescence des activités du PKK dans le Sud-Est et un attentat à la bombe imputé aux rebelles qui a fait six morts et 121 blessés en mai, à Ankara.