Amélioration des relations bilatérales


7 janvier 2008 | Avec notre correspondant à Istanbul, Jérôme Bastion

Deux mois après le Premier ministre turc Recep Tayyip Erdogan, c’est au tour du président Abdullah Gül d’être reçu à la Maison Blanche. Le chef de l’Etat turc s’est envolé ce dimanche soir pour les Etats-Unis où il rencontrera notamment la secrétaire d’Etat Condoleezza Rice. Après des tensions en 2007 dues d’une part à la menace d`importantes opérations turques contre les Kurdes du PKK (Parti des travailleurs du Kurdistan), et d’autre part à la suite d`une résolution sur le génocide arménien adoptée au Congrès américain, cette visite est considérée comme un nouveau départ dans les relations entre les deux pays.


Abdullah Gül.
(Photo : DR)

Même si c’est l’entrevue du Premier ministre Erdogan avec Monsieur Bush, il y a tout juste deux mois, qui a dénoué la crise entre Ankara et Washington au sujet du droit d’intervention turque en Irak du nord, cette visite et cette rencontre au sommet – la première depuis douze ans – n’en illustre pas moins le réchauffement des relations, ou tout au moins l’intensification de la coopération entre les deux administrations.

En quittant Ankara, Abdullah Gül a d’ailleurs souligné que le lien stratégique et historique entre son pays et les Etats-Unis avait pris une nouvelle dimension et une nouvelle vigueur dépassant les seuls préoccupations de sécurité.

« Il s’en est fallu de peu pour que l’on en reste au débat douloureux sur la présence rebelle kurde en Irak du nord et la question de la reconnaissance du génocide », explique Abdullah Gül. Ce qui aurait occulté les questions régionales et des aspects impliquant plus les populations des deux pays.

Autrement dit, maintenant que nous nous sommes entendus pour combattre le PKK (Parti des travailleurs du Kurdistan), nous pouvons parler de choses sérieuses, sous-entend-il. Par exemple : le Pakistan, l’Afghanistan, l’Irak, le Liban ou le conflit israélo-palestinien qui auraient pu être sacrifiés, mais maintenant que nos différends sur l’Irak du nord sont aplanis, nous pourront nous y attaquer.

Après huit ans de froid, les relations turco-américaines semblent maintenant vraiment réchauffées.