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POINT SUR LA SITUATION EN TURQUIE

CILDEKT
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Liste
NO: 83

15/1/1998

  1. RAPPORT OFFICIEL REMIS AU PREMIER MINISTRE TURC CONFIRME LA DÉRIVE MAFIEUSE DE CERTAINS SERVICES DE L'ÉTAT
  2. BILAN DE L'ANNÉE 1997 DES VIOLATIONS DES DROITS DE L'HOMME EN TURQUIE
  3. L'AFFLUX DES RÉFUGIES KURDES DIVISE L'EUROPE
  4. M. SEZER ELU PRÉSIDENT DE LA COUR CONSTITUTIONNELLE TURQUE
  5. MUSTAFA KALEMLI, ANCIEN PRÉSIDENT DU PARLEMENT TURC EST MIS EN CAUSE DANS UNE AFFAIRE DE CORRUPTION
  6. LES FIRMES AMÉRICAINES VONT PARTICIPER AU MARCHÉ DE 145 HÉLICOPTÈRES LANCÉ PAR LA TURQUIE
  7. L'ARMÉE RENVOIE À MME ÇILLER "SON APPEL À LA DÉMOCRATIE"


RAPPORT OFFICIEL REMIS AU PREMIER MINISTRE TURC CONFIRME LA DÉRIVE MAFIEUSE DE CERTAINS SERVICES DE L'ÉTAT


M. Kutlu Savas, patron du Service d'inspection du Premier ministre a remis le 12 janvier un rapport à M. Mesut Yilmaz sur les liens entre certains services de l'Etat et la mafia de drogue. Ce rapport de 120 pages accompagné de 240 pages d'annexes et de milliers de documents est le fruit de 5 mois de travail d'inspection réalisé à la demande du nouveau Premier ministre turc par le "super-inspecteur de l'Etat". Dans une interview au Hürriyet du 13 janvier, celui-ci affirme qu'il ne pense pas que le Premier ministre divulguera toutes les informations contenues dans ce rapport. Mais il en révèle lui-même les grandes lignes .

Extraits: "Il existe au sein de l'Etat des organisations illégales. Ces organisations crées au sein de l'appareil de l'Etat et auxquelles participe la mafia ont mené une série d'opérations comme les assassinats des hommes d'affaires soupçonnés de soutenir le PKK. Les fonctionnaires membres de ces organisations illégales se sont mis, avec le temps, à travailler pour leur propre compte et prendre leur part de la rente du trafic de drogue et de l'argent noir. Bien avant l'accident de route de Susurluk (novembre 1996), l'organisation illégale qui fonctionnait au sein de la Direction générale de la Sûreté était traversée par des conflits sur le partage des revenus de cette rente qui étaient arrivés au seuil d'une confrontation."

- "Des hors-la-loi, recherchés ou condamnés par la justice ont été protégés et utilisés par certains services de l'Etat dans des opérations clandestines". Le rapporteur n'a sur ce point divulgué que deux informations de son enquête:

"1-) L'envoi en Europe, sur la décision du sommet de l'Etat et par les soins de la MIT (Organisation nationale du renseignement), d'une quinzaine de militants Loups Gris (extrême droite) recherchés par la justice pour divers crimes afin de combattre l'ASALA arménienne. Le régime issu du coup d'Etat militaire de septembre 1980 a mis d'importants moyens à la disposition de ces hors-la-loi.

2-) Le hors-la-loi Mahmut Yildirim dit Yesil impliqué dans une série d'affaires criminelles commises dans le Sud-Est (NDLR Plusieurs dizaines d'intellectuels kurdes ont été assassinés par des hommes de main dirigés par Yesil qui est par ailleurs connu pour son rôle dans le trafic de drogue et le racket des commerçants kurdes ) a opéré pour le compte de la MIT et c'est en compagnie des membres de la MIT qu'il a été envoyé le 23-11-1996 au Liban au départ de l'aéroport Esenboga d'Ankara".

- "Depuis 1993 on constate un usage de plus en plus important de fonds secrets "pour les besoins de la lutte contre le PKK". Sur les 50 millions de dollars ainsi prélevés , 45 millions ont été utilisés sans justificatifs et sans aucune trace écrite. De même des armes achetées avec ces fonds n'ont pas été inventoriées; certaines ont été trouvées en possession des hors-la-loi utilisées à des fins totalement étrangères à la lutte contre le PKK".

- "Des membres de l'appareil d'Etat turc ont bien participé au coup d'Etat manqué de 1994 contre le président azéri Haydar Aliyev. Certains inspirateurs de cette tentative de coup se trouvent à Ankara. Même le téléphone satellite saisi sur le chef de la tentative du coup, Cevadov, lui était fourni par les services turcs".

Dans la conclusion de son rapport, M. Savas recommande "une épuration sérieuse de la MIT, la refonte à bref délai de l'appareil judiciaire turc en commençant d'urgence par les tribunaux d'Istanbul les plus gangrenés par la dérive mafieuse".

Les déclarations à la presse du "Super inspecteur" Savas confirment et donnent un sceau officiel à des informations pour la plupart déjà connues du public turc sur les gangs opérant au c ur même de l'appareil de l'Etat et leur imbrication avec la Mafia. Les Turcs attendent de voir ce que leur Premier ministre va faire maintenant qu'il dispose de tous ces éléments. Sous le titre "Cela ne peut être notre destin" le président du Conseil de la presse turque Oktay Eksi écrit, dans le Hürriyet du 13 janvier: "Chacune de ces allégations sont d'une gravité à faire tomber un gouvernement, à enterrer un régime politique dans les pages de l'Histoire. De surcroît, on nous dit qu'il y a (dans ce rapport) des informations qui n'ont pas été divulguées. Si celles qui sont divulguées sont d'une telle gravité, libre à vous d'imaginer la gravité de celles qui ne le sont pas. On apprend au même moment que les deux auteurs de l'exécution à bout portant de 6 passagers d'un autocar sur la route TEM (reliant Istanbul à Edirne) sont des membres d'une équipe spéciale de la police ( NDLR. Selon les informations du Hürriyet du même jour, cette tuerie survenue le 21 décembre est liée à la saisie par les douaniers polonais de 78 kg d'héroïne à bord d'un autocar turc. Les victimes seraient des passeurs qui auraient mal rempli leur contrat avec la mafia. Les tueurs ont arrêté l'autocar à bord d'une voiture de police équipée de gyrophare). Les fonds secrets sont pillés. Une partie de la police est devenue un réseau criminel. La justice est violée. Les criminels font la loi dans le pays.

Dans cette situation, soit qu'il nous faudra nous résigner à notre destin, soit que chacun manifeste son rejet par tous les moyens dont il dispose. Cette nation n'est-elle pas aussi consciente de ses droits que les Yougoslaves ? "

BILAN DE L'ANNÉE 1997 DES VIOLATIONS DES DROITS DE L'HOMME EN TURQUIE


L'Association des droits de l'homme a, mardi 13 janvier, rendu public son rapport sur les violations des droits de l'homme en Turquie. Le bilan se présente comme suit:

Meurtres non élucidés109
Condamnations extrajudiciaires, morts à la suite de torture subies ou morts en garde à vue114
Actions à l'encontre de civils151 morts, 239 blessés
Disparitions66
Personnes torturées366
Personnes placées en garde à vue 27 308
Nombre de personnes arrêtées 1 273
Nombre de villages et d'hameaux évacués23
Nombre de lieux bombardés127
Nombre d'association, de syndicats, d'organe de presse fermés153
Nombre de journalistes placés en garde à vue298
Nombre de publications saisies278
Personnes emprisonnées pour délit d'opinion105
Personnes mortes au combat2 514


Par ailleurs, d'après les derniers chiffres publiés par le quotidien Milliyet du samedi 3 janvier 1997, la guerre au Kurdistan a causé la mort de 36 926, dont 26 532 combattants kurdes, 5 209 civils et 5 185 soldats turcs. Ce chiffre était de 28 000 jusqu'à l'année dernière. Le Président turc, Süleyman Demirel, a juré de continuer le combat. "Nous sommes déterminés à défendre notre intégrité territoriale jusqu'à la fin" a-t-il déclaré aux journalistes présents à sa conférence presse de fin d'année.



L'AFFLUX DES RÉFUGIES KURDES DIVISE L'EUROPE


L'Arrivée au cours de la dernière semaine de 1997 de deux bateaux chargés de réfugiés kurdes sur les côtes italiennes a placé à nouveau la question kurde sous les projecteurs de l'actualité.

Cette question alimente un débat parfois assez vif au sein de l'Union européenne et à l'intérieur de chaque État entre les partisans d'une approche sécuritaire et ceux d'une approche politique. Celle-ci a notamment été incarnée par l'Italie dont le président, M. Oscar Luigi Scalfaro a déclaré que son pays accueillerait "les bras grands ouverts" les Kurdes fuyant les persécutions . L'opinion italienne très émue par le drame des Kurdes en Irak et en Turquie soutien la politique d'accueil humanitaire des autorités de Rome. Mais cette attitude généreuse qui est aussi celle de la Grèce et qui appelle à l'élaboration d'une politique européenne commune est critiquée par certains États membres de l'Union européenne qui abritent déjà de fortes communautés kurdes et qui craignent un effet d'appel d'air. Au premier rang de ce pays l'Allemagne qui a une population kurde de 500 000 à 600 000 personnes et qui a, en 1997, accueilli plus de 14 000 réfugiés kurdes irakiens. Le chancelier Kohl et son ministre de l'Intérieur, M. Kanther ont demandé au gouvernement italien de prendre toutes mesures pour mieux contrôler leurs frontières tandis que M. Klaus Kinkel appelait, dès le 3 janvier, la Turquie à trouver rapidement une solution politique au conflit kurde afin de régler ce problème à la source. Une bonne partie de l'opinion allemande critique "l'hystérie du gouvernement" qu'il accuse de "semer la panique dans la population dans un but électoral". L'arrivée de quelques centaines de malheureux Kurdes rescapés de massacres ne va pas changer la face au problème kurde font-ils remarquer. On ne peut pas demander à la Turquie d'adopter une solution politique face au problème kurde tout en continuant de notre côté une approche purement sécuritaire, a fait observer un député de l'opposition. Les églises sont également en faveur d'un accueil digne des réfugiés. Cette politique de la "main tendue" inquiète énormément certains Etats-membres de l'Union européenne, au premier chef l'Allemagne, qui craignent l'arrivée sur leur sol de ces réfugiés. L'asile d'église a pris de l'ampleur après la révision de la loi sur les demandeurs d'asile en 1993, 56 Églises ou cloîtres allemands abritent aujourd'hui quelques 220 demandeurs d'asile, dont la moitié sont des Kurdes de Turquie.

De son côté, Hubert Vedrine, ministre français des affaires étrangères, s'est rendu en Turquie pour une visite de deux jours du 7 au 8 janvier. La question des "boat people kurde" a été à l'ordre du jour de ses entretiens avec les dirigeants turcs. M. Vedrine a déclaré à la presse qu'il avait interrogé ces derniers sur "des questions que les gens se posent en France sur le sort des Kurdes en Turquie". M. Chevènement, ministre français de l'Intérieur, a dénoncé les "filières criminelles" qui organisent cette immigration et a ajouté "quand un bateau quitte les côtes turques, ça doit se voir", mettant implicitement en cause les autorités turques. Le 7 janvier, les experts en immigration des quinze États membres de l'UE ont évoqué le problème posé par l'afflux de centaines de réfugiés kurdes en Italie lors d'une réunion à Bruxelles. Le lendemain les directeurs généraux de la police des pays de Schengen se sont réunis à huis clos à Rome pour adopter une série de mesures destinées à enrayer l'afflux des Kurdes.

La Turquie a été représentée à la réunion de Rome par son chef de la Sûreté générale. Necati Bilican, qui fut ancien "super gouverneur" des provinces kurdes et qui, comme l'a rappelé la députée verte allemande Claudia Roth, est réputé comme un super tortionnaire? Tout en s'engageant à appliquer les mesures adoptées à Rome, la délégation turque n'en a pas signé le communiqué final au motif que celui-ci a refusé de faire état de la thèse turque selon laquelle l'exode kurde serait organisé par le PKK et la mafia. Le même jour le ministre turc de l'Intérieur avouait, dans le quotidien Hürriyet, que "ses services avaient fermé les yeux sur le passage des bateaux" chargés des réfugiés, tandis que le vice-premier ministre Bülent Ecevit demandait au secrétaire d'Etat au renseignement, chef de la MIT (police politique) de trouver "une explication plus intelligente et plausible" pour ces départs massifs dans un État pratiquant un quadrillage policier et militaire impressionnant. Toujours le 8 janvier, interrogé par des journalistes français, le ministre turc des Affaires étrangères, Ismail Cem, démentait catégoriquement "les allégations selon lesquelles la Turquie aurait encouragé l'exode des réfugiés kurdes" et rejetait toute idée d'une solution politique au problème kurde au motif que "la Turquie est un État unitaire" et qu'il "n'existe pas un problème kurde mais un problème de terrorisme kurde". Quelques jours plutôt l'armée avait organisé un briefing au cours duquel des intervenants ont affirmé que "les Kurdes sont une tribu turque venant d'Asie centrale" et qu'il n'y a donc pas de Kurdes en Turquie où tous les habitants sont des Turcs. On en est donc revenu au langage des années 1930.

Quelles que soient les mesures policières décidées par les Européens, étant donné la situation tragique des Kurdes dans leur pays d'origine ceux-ci continueront d'affluer par milliers vers l'Europe qui est le seul espace démocratique de leur voisinage où ils preuvent espérer trouver un refuge: Cet afflux met à rude épreuve la Convention de Genève sur les réfugiés politiques, devenue obsolète, les accords de Schengen et de Dublin. Sous la pression des Kurdes et des Algériens qui frappent à leurs portes, les Européens sont appelés à élaborer une nouvelle législation d'asile tenant compte de nouvelles réalités politiques et humaines. D'ailleurs le Haut commissariat de l'ONU pour les réfugiés a defendu mardi 6 janvier, la politique d'accueil de l'Italie qui a autorisé cette vague d'émigrés kurdes à demander l'asile en Europe occidentale malgré les pressions de l'Allemagne et d'autres pays pous mettre fin à l'émigration clandestine. Pamela O'Toole, porte-parole du HCR a déclaré que "l'attitude et l'action du gouvernement italien jusqu'à présent ont été absolument exemplaire". Le HCR est pleinement conscient du fait que la Convention de Genève est dépassée.

Rappelons pour mémoire que l'exode kurde vers l'Italie ne date pas de fin décembre. Le 29 mai 1997, 200 Kurdes arrivaient déjà en Italie dans un bateau appelé Vakifkebir. Le 18 juillet 1997, 403 réfugiés dont 340 Kurdes à bord du bateau Mehlika. Le 27 décembre 1997, le bateau Ararat a échoué sur les côtes italiennes avec 835 réfugiés dont 800 Kurdes et le 1er janvier 1998, 386 réfugiés avec 270 Kurdes sont arrivés à bord du Cometa donnant un aspect spectaculaire à cet exode.



M. SEZER ELU PRÉSIDENT DE LA COUR CONSTITUTIONNELLE TURQUE


Ahmet Necdet Sezer a été élu Président de la Cour Constitutionnelle turque par ses pairs de la Cour, mardi 6 janvier 1997. M. Sezer, âgé de 57 ans, sera le 14ème juge à exercer cette fonction. Il remplacera Yekta Güngör Özden, qui a pris sa retraite récemment. C'est à lui qu'incombe la lourde tâche de conclure la procédure visant à la fermeture du parti de la Prospérité (RP), accusé par le Procureur général, Vural Savas, d'être un noyau d'activités criminelles fondamentaliste.



MUSTAFA KALEMLI, ANCIEN PRÉSIDENT DU PARLEMENT TURC EST MIS EN CAUSE DANS UNE AFFAIRE DE CORRUPTION


Un nouveau scandale ébranle la classe politique turque. Mustafa Kalemli, l'ancien président de l'Assemblée Nationale turque, député du parti gouvernemental de la Mère Patrie (ANAP) a été mis en cause dans une affaire de corruption sans précédente, puisque c'est la première fois que de telles accusations sont portées contre un président du Parlement. Au cours de sa présidence, M. Kalemli avait confié la rénovation de l'Assemblée à une entreprise privée MESA pour un montant de $38 millions, acquis deux appartements pour une modique somme de la même entreprise, qui a réalisé également des travaux dans sa résidence d'été. Ladite entreprise est condamnée à payer $900 000 d'indemnités, dues au retard de 90 jours qu'elle a pris sur les travaux. Mais cette indemnité est étouffée par la commission ad hoc. Accusé, M. Kalemli, parle d'une conspiration politique et qui, pour calmer les attaques, décide de rendre un des appartements. La population, confrontée à la dure loi de l'économie, touchée par une forte inflation atteignant les 90%, découvre qu' un seul des sièges de l'Assemblée coûte $4 861, au total pour les 575 sièges, $2 795 075. Il semble peu probable qu'une décision de levée d'immunité parlementaire ou une opération de "main propre" puisse intervenir pour mettre au clair cette affaire.



LES FIRMES AMÉRICAINES VONT PARTICIPER AU MARCHÉ DE 145 HÉLICOPTÈRES LANCÉ PAR LA TURQUIE


Les firmes américaines ont finalement eu le feu vert de Washington pour participer au marché d'achat de 145 hélicoptères, lancé par la Turquie. Fin décembre, en plein milieu de la trêve des confiseurs, les autorités américaines leur ont accordé la permission de présenter des offres pour ce marché après une longue hésitation et de lourdes pressions du lobby industriel américain. En novembre 1997, irritée par les réticences américaines, la Turquie avait annulé une commande antérieure d'achat de 10 Cobra. La Turquie envisage dans un premier temps d'acheter 45 hélicoptères lourdement armés et puis 145 autres ultérieurement. Le contrat se chiffre à $3 milliards. La Turquie a d'ores et déjà 40 hélicoptères Cobra, qui sont comme les Cougar français utilisés dans la guerre au Kurdistan.

Au mois de février, la Turquie avait signé un contrat de $113 million pour l'achat de 4 hélicoptères Sea Hawk. Ses accords ont également atteint la somme de $430 million avec le consortium germano-français Eurocopter.



L'ARMÉE RENVOIE À MME ÇILLER "SON APPEL À LA DÉMOCRATIE"


Au nom de la défense de la démocratie, Mme Çiller avait le 28 décembre lancé un appel demandant l'arrêt des poursuites légales contre le parti islamiste Refah. Son ex-partenaire de coalition. Elle a cru devoir faxer une copie de son appel au bureau du chef d'État-major des armées qui dans cette affaire joue un rôle décisif.

Le jour même, elle a eu droit à une réponse cinglante reproduite à la Une du quotidien Milliyet du 29 décembre: " les forces armées turques sont une institution sérieuse. Elles n'ont pas de temps à consacrer à des sujets hors de leur domaine d'intérêt et de compétence; de ce fait le texte que vous nous avait faxé vous est renvoyé ci-joint sans être porté à la connaissance du Commandement. Signé Hüsnü Dag, colonel d'artillerie, chef du Bureau de relation avec la presse et le public".

L'ancien Premier ministre, qui fut pendant des années une mascotte de l'armée et qui se fit une propagandiste zélée des militaires n'a apparemment même pas droit à un minimum d'égards et de politesse de la part des tout puissants généraux turcs.