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POINT SUR LA SITUATION EN TURQUIE

CILDEKT
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Liste
NO: 249

7/8/2002

  1. LE PARLEMENT TURC ADOPTE UNE SÉRIE DE RÉFORMES : L’ABOLITION DE LA PEINE DE MORT, RECONNAISSANCE DE CERTAINS DROITS LINGUISTIQUES AUX KURDES...
  2. JALAL TALABANI EN VISITE EN TURQUIE AVANT UNE RÉUNION À WASHINGTON
  3. ÉLECTIONS LÉGISLATIVES ANTICIPÉES LE 3 NOVEMBRE EN TURQUIE
  4. UNE MILLITANTE D’EXTRÊME GAUCHE SUCCOMBE À PLUS D’UN AN DE GRÈVE DE LA FAIM
  5. LEVÉE D’ETAT D’URGENCE DANS LES PROVINCES DE TUNCELI ET DE HAKKARI MAIS INSTAURATION D’UN AUTRE STATUT DÉROGATOIRE !
  6. 5 MOIS DE PRISON POUR LA VERSION TURQUE D’UN LIVRE DE L’AMÉRICAIN JONATHAN RANDAL SUR LES KURDES


LE PARLEMENT TURC ADOPTE UNE SÉRIE DE RÉFORMES : L’ABOLITION DE LA PEINE DE MORT, RECONNAISSANCE DE CERTAINS DROITS LINGUISTIQUES AUX KURDES...


Les députés turcs ont adopté le 3 août à l'aube un train de réformes cruciales, dont l'abolition de la peine de mort et l'octroi de certains droits culturels aux Kurdes, dans l'espoir de satisfaire aux conditions posées par les Quinze pour que leur pays rejoigne l'Union européenne. L'ensemble des réformes démocratiques a été approuvé, à main levée, en bloc, lors d'un vote final, à l'issue de 16 heures de débats parfois houleux. Les ultranationalistes du parti de l’Action nationaliste (MHP) arguaient que des droits élargis pour les minorités risqueraient de relancer un conflit kurde quasiment éteint qui a fait quelque 36.500 morts en 15 ans dans les provinces kurdes.

L'abolition de la peine de mort - excepté en temps de guerre ou de menace de guerre - avait reçu dès le 2 août un soutien inattendu au Parlement, faisant tomber d'autres tabous. Cette mesure sauve définitivement la tête d’Abdullah Ocalan et d’une cinquantaine d’autres condamnés à mort.

La diffusion de programmes audiovisuels en langue kurde est désormais autorisée, ainsi que l'enseignement privé du kurde. Le texte sur la langue kurde a été approuvé à l'issue d'un vote préliminaire, au cours d'une session parlementaire marathon qui s'est ouverte le 2 août. “ Les programmes peuvent être conçus dans les différentes langues et dialectes que les citoyens turcs utilisent dans la vie de tous les jours ”, dit le texte de loi.

Le Parlement a également étendu la liberté d'expression et d'association, limité la répression des manifestations publiques et élargi les droits des instances religieuses non musulmanes, qui pourront désormais acquérir des biens immobiliers. Des poursuites pour critique d'institutions d'Etat, dont l'armée, ont été supprimées et l'emprisonnement pour délit de presse aboli. D'autre part les députés ont introduit des mesures strictes sur l'immigration clandestine.

L'abolition de la peine de mort, était, avec l'octroi de droits culturels à la minorité kurde, l'un des principaux impératifs politiques exigés par les Européens. “ Le Parlement a aboli la peine de mort, le plus grand obstacle pour une adhésion de la Turquie à l'UE, un vote historique ”, s'est réjoui le journal populaire Sabah, s'exclamant en une “ Merci! ”. “ Nous n'avons pas raté le train de l'UE (...) Le Parlement turc a ouvert un peu la porte de l'UE à un moment où les espoirs s'évanouissaient ”, écrivait le journal libéral Radikal.

Le dernier rapport d'évaluation publié fin 2001 par la Commission européenne créditait Ankara d' “ efforts substantiels ” pour satisfaire aux critères d'adhésion à l'Union, mais jugeait “ considérables ” ceux restant à consentir.

Les députés turcs étaient soumis à de fortes pressions pour adopter les réformes. Une horloge a été installée symboliquement devant les portes du Parlement par un groupe de pression favorable à l'adhésion à l'UE pour décompter les minutes jusqu'au sommet européen de Copenhague consacré en décembre 2002 à l'élargissement de l'Union. Les députés s’étaient également prononcés le 31 juillet en faveur d'élections anticipées le 3 novembre, après que des démissions massives au sein du gouvernement eurent remis en cause la majorité parlementaire et mis en péril les réformes économiques soutenues par un prêt de 16 milliards de dollars du Fonds monétaire international (FMI).

“ La Turquie a répondu à tous les critères politiques avec cette série de réformes que nous allons mettre en œuvre. Personne ne peut prétendre le contraire ”, a déclaré le 4 août le Premier ministre, Bulent Ecevit. “ La Turquie attend à présent de l'Union européenne son intégration dès que possible ”, a-t-il ajouté. Le Premier ministre turc a tenu ses propos au lendemain de l'adoption par le Parlement d'une série de réformes démocratiques essentielles pour permettre à la Turquie d'obtenir un calendrier d'ouverture des négociations avant la fin de 2002 et la tenue du sommet européen de Copenhague consacré à l'élargissement de l'UE. M. Ecevit a paru confiant sur le fait que ces réformes permettraient d'offrir à son pays de meilleures perspectives pour l'ouverture rapide de négociations en vue de son adhésion à l'UE. “ Nous n'avons aucune lacune en ce qui concerne le respect des critères politiques de l'Union ”, a déclaré M. Ecevit, ajoutant : “ Je ne doute pas que nos amis occidentaux le remarqueront eux aussi lorsqu'ils examineront en détail la série de réformes adoptées par le Parlement ”. “ Je ne veux même pas envisager cette possibilité, mais si nous échouons à fixer une date (pour les négociations), nous ferons ce qui est nécessaire pour y parvenir ”, a-t-il ajouté, sans fournir d'autres précisions.

L'UE a salué l'adoption de ces mesures, mais a précisé qu'elle “ surveillerait étroitement ” la manière dont elles seraient appliquées. La coopération d'Ankara dans la réunification de Chypre et son feu vert à l'accès de la Force européenne de réaction rapide aux moyens militaires de l'Otan sont également de première importance, tout comme les délicates réformes que devrait envisager la Turquie pour réduire l'influence politique de ses généraux. Mais même si ce membre stratégique de l'Otan réussissait à remplir toutes ces conditions - ce qui semble bien improbable en année électorale -, il n'est pas certain qu'une date d'ouverture des discussions d'adhésion puisse être fixée, en raison des réticences de plusieurs Etats de l'UE. Le candidat de l'opposition conservatrice, Edmund Stoiber, favori des législatives allemandes du 22 septembre, s'est déclaré, en mai, hostile à l'entrée de la Turquie dans l'UE, un point de vue que partagent en privé nombre de responsables politiques d'Europe occidentale. L'ancien ministre espagnol des Affaires étrangères Josep Piqué a fait naître les espoirs turcs en déclarant au dernier sommet de l'UE, en juin à Séville, que de “ nouvelles décisions ” concernant la candidature d'Ankara seraient prises à Copenhague. Mais d'autres dirigeants européens se sont empressés de dire que la Turquie était encore loin de répondre aux critères européens concernant la démocratie, les droits de l'Homme, les droits des minorités, la liberté d'expression et le contrôle de l'armée par les civils. Un responsable européen a estimé que la Turquie restait une “ semi-dictature militaire ”, un point de vue largement partagé à Bruxelles.

Publiquement, la Commission européenne a qualifié de “ décision courageuse ” les réformes adoptées, mais elle a rappelé que l'application de ces réformes était aussi importante que leur adoption. Le commissaire européen à l'Elargissement, Gunter Verheugen, a souligné que ces réformes n'auraient pas été possibles sans “ la perspective européenne développée par l'UE pour la Turquie ” lorsqu'elle a fait officiellement d'Ankara un candidat, en 1999. Mais ce magnétisme ne fonctionnera durablement que si les Turcs décèlent de la part de l'UE une volonté sincère d'admettre un jour leur pays. “ Nous avons réussi, maintenant c'est à votre tour ! ”, titrait le 4 août le quotidien turc Sabah à l'adresse de l'UE. Recep Tayyip Erdogan, chef de file du parti de la justice et du développement (AKP- islamiste), en tête des intentions de vote dans les sondages, ne disait pas autre chose en affirmant : “ Nous jugerons la sincérité de l'Union européenne sur sa prochaine initiative ”.

En revanche, les ultra-nationalistes turcs ne cachent pas leur opposition aux réformes et le vice-Premier ministre, Devlet Bahceli, dont le parti d'action nationaliste (MHP) constitue la plus importante formation au Parlement, a annoncé dans une déclaration retransmise à la télévision le 4 août qu'il demanderait à la Cour constitutionnelle d'annuler les réformes. Il a estimé que le vote du Parlement en faveur de ces mesures était “ dangereux et irréfléchi ”. “ Ceux qui ont fait du zèle pour lui (M. Ocalan) épargner le châtiment qu'il mérite ont porté atteinte à notre pays ”, a déclaré M. Bahceli à ses partisans rassemblés dans la province anatolienne de Kayseri. Ces réformes vont “ pulvériser l'unité et l'existence de la nation turque ”, a-t-il ajouté.

Les Kurdes, dans leur grande majorité saluent ces mesures positives en direction de la reconnaissance de leur langue mais restent très prudents. D’abord, il n’est pas exclu que la Cour constitutionnelle dominée par des magistrats nationalistes annule la loi. Puis, on ne sait pas comment ces droits vont pouvoir être exercés alors que la Constitution et le code pénal contiennent de nombreuses dispositions répressives, que des institutions comme le Haut Conseil de l’audiovisuel vont régenter cet espace de liberté promis. On ne sait pas non plus quelle sera la politique de la majorité qui se dégagera des élections du 3 novembre prochain. On se souvient qu’en 1991, déjà, le Premier ministre Demirel avait déclaré que “ la Turquie reconnaît désormais sa réalité kurde ”. On connaît la suite de cet effet d’annonce qui, à l’époque, avait aussi suscité beaucoup d’espoirs en Turquie et en Europe.

JALAL TALABANI EN VISITE EN TURQUIE AVANT UNE RÉUNION À WASHINGTON


Jalal Talabani, leader du parti de l’Union patriotique du Kurdistan (UPK) est attendu le 6 août en Turquie pour des entretiens avec les autorités turques avant une réunion, prévue le 9 août à Washington, des opposants au régime irakien de Saddam Hussein. M. Talabani devrait rencontrer le lendemain le sous-secrétaire d'Etat turc aux Affaires étrangères, et quittera la capitale turque le 8 août.

Sa visite intervient quelques semaines après une visite du secrétaire adjoint américain à la Défense, Paul Wolfowitz, qui avait exprimé la détermination de son pays à frapper l'Irak pour obtenir un changement de régime. La Turquie, alliée stratégique des Etats-Unis dans la région, est réticente à une éventuelle intervention militaire américaine contre Bagdad, craignant qu'elle n'aggrave la crise économique qui touche le

Le Premier ministre turc Bulent Ecevit a récemment déclaré qu'Ankara tentait de dissuader Washington d'intervenir, mais a ajouté que le pays se préparait tout de même militairement et politiquement à une guerre dans la région.

Par ailleurs, selon le quotidien américain USA Today daté du 5 août, citant des responsables des services de renseignement américains, le président irakien Saddam Hussein tente de persuader les Kurdes de rester neutres en cas d'attaque des Etats-Unis contre son pays. “ Saddam a eu recours à des intermédiaires ces dernières semaines dans le nord de l'Irak pour lancer un appel aux rebelles qu'il terrorise depuis des années ”, a rapporté USA Today, se basant sur des informations obtenues auprès de ces responsables.

Afin de s'assurer de la neutralité des Kurdes, qui représentent environ 28 % de la population irakienne et luttent pour un statut fédéral, Saddam Hussein les a assurés qu'ils pourraient continuer à bénéficier d'une certaine autonomie, à enseigner le kurde à leurs enfants, à prélever des taxes et à obtenir une part des recettes pétrolières du pays.

Le président américain George W. Bush a répété à maintes reprises son souhait de voir Saddam Hussein évincé du pouvoir à Bagdad. Mais ce week-end le président démocrate de la commission des Affaires étrangères du Sénat, Joe Biden, a déclaré que M. Bush devait obtenir d'abord “ le soutien du Congrès ” avant de lancer une opération militaire.

ÉLECTIONS LÉGISLATIVES ANTICIPÉES LE 3 NOVEMBRE EN TURQUIE


Le Parlement turc réuni en séance plénière a décidé de fixer la date des élections législatives anticipées au 3 novembre afin de mettre un terme à une crise politique susceptible de nuire aux efforts de redressement économique du pays.

Les députés ont approuvé la proposition de loi fixant la date du scrutin par 449 voix pour, 62 contre et trois abstentions. Ces élections anticipées se dérouleront au moment où Ankara tente d'arracher une date pour l'ouverture de négociations sur son adhésion à l'Union européenne et alors que les Etats-Unis pourraient lui demander son soutien en cas de prochaine offensive militaire contre le voisin irakien. Opposé à la tenue d'un scrutin anticipé et affaibli par la maladie, le Premier ministre, Bulent Ecevit, a perdu une bataille contre ses alliés de la coalition gouvernementale, en particulier contre le Parti d'action nationaliste (MHP), favorable à la proposition de loi.

Hospitalisé à deux reprises depuis le début de mai, Ecevit a vu les divisions au sein de son alliance tripartite s'accentuer en son absence au sujet des réformes sur les droits de l'Homme nécessaires avant toute négociation d'adhésion à l'UE. Après des démissions en cascades de députés et de ministres, la coalition du Premier ministre a vécu, mais son gouvernement devrait rester en place jusqu'au scrutin.

“ Ecevit a tout fait pour éviter les élections mais a échoué. Il a publiquement dit que si le parti de la justice et du développement (AKP- islamiste) remporte les élections et que le parti de la démocratie du peuple (HADEP- pro-kurde) obtient quelques sièges au Parlement cela créerait une crise du régime en Turquie. Comme cela n’a pas convaincu le lobby pro-élections il a diffusé l’information selon laquelle il pourrait démissionner pour empêcher les élections. Nouvel échec, et Ecevit semble résigné au fait que les élections soient inévitables. Mais avec la carte irakienne, Ecevit fait un dernier effort pour annuler ou du moins repousser les élections… Ecevit veut donner l’impression qu’il y a des développements militaires imminents concernant l’Irak…Le Premier ministre projette de créer “ une atmosphère de guerre ” pour l’annulation des élections et ainsi faire survivre le DSP (le parti de la Gauche démocratique) ” écrit Mine Cevik le 1er août dans le quotidien anglophone Turkish Daily News, qui conclut en disant qu’ “ Ecevit utilise la carte de l’Irak pour “ survivre ”.

UNE MILLITANTE D’EXTRÊME GAUCHE SUCCOMBE À PLUS D’UN AN DE GRÈVE DE LA FAIM


Mlle Semra Basyigit, membre du parti-front de libération révolutionnaire du peuple (DHKP-C / marxiste-léniniste), âgée de 24 ans, est décédée le 31 juillet des suites de la grève de la faim, entamée depuis plus d’un an pour protester contre les prisons de type-F. Elle est la 52ème victime de cette grève et l’association turque des droits de l’homme (IHD) a déclaré que 35 protestataires dont 6 hospitalisés, continuaient à mener la grève de la faim.

LEVÉE D’ETAT D’URGENCE DANS LES PROVINCES DE TUNCELI ET DE HAKKARI MAIS INSTAURATION D’UN AUTRE STATUT DÉROGATOIRE !


Les autorités turques ont, le 30 juillet, levé l’état d’urgence (OHAL) appliqué depuis 23 ans dans les provinces kurdes de Tunceli (Dersim) et de Hakkari. La décision est devenue effective à 17h00, heure locale. La population locale devrait légalement bénéficier du régime ordinaire alors que le régime dérogatoire avait été pour la première fois imposé le 26 avril 1979, soit 8 ans d’état de siège et 15 ans d’état d’urgence. Sur le terrain, les deux provinces sont déclarées “ mucavir il ” (province périphérique) et la super-préfecture régionale de l’état d’urgence aura encore la compétence pour quatre mois concernant les questions de sécurité

Les autorités turques attribuent au parti des travailleurs du Kurdistan (PKK) l’assassinat dans la province de Tunceli de 21 instituteurs et l’incendie de 35 écoles de village, en soulignant que, jusqu’en 1999, l’enseignement n’avait pas été rétabli dans les écoles fermées.

Par ailleurs, la province de Tunceli a vu l’évacuation forcée de 151 villages et de 800 hameaux par les forces turques, selon les données officielles. Durant ce régime dérogatoire, un embargo alimentaire, organisé selon un arrêté préfectoral a été imposé à la région. Des produits alimentaires, en premier lieu la farine, ont été rationnés par les commissariats environnants et les voyages ont été organisés en convoi. Ce système n’a été levé qu’en 1999. Un jeune âgé de 24 ans n’a pu connaître en l’espèce qu’un régime d’exception jusqu’à présent à Tunceli et à Hakkari.

Can Dundar, journaliste au quotidien turc Milliyet, écrit le 1er août dans ces colonnes : “ L’année dernière on m’avait raconté : Un enfant âgé de 8 ans, originaire de Hakkari, emmené à Ankara pour raison de santé, a demandé avec étonnement à son père : “ Où sont donc les chars, papa ”… Un jeune instituteur originaire d’Izmir mais enseignant à Hakkari racontait également que “ ici les enfants ne peuvent pas construire de jeu pendant les récréations… Ils ont grandi sous des lois interdisant les réunions, et donc de ce fait ils ne jouent pas en groupe ”. Umut, un jeune qui a grandi sans jamais savoir ce que c’est que de vivre dans un régime “ ordinaire ”, explique, irrité, que les responsables n’avaient même pas autorisé la célébration du baccalauréat… ”

Toujours à propos de Hakkari, le journaliste ajoute que “ il n’y a pas de médecin spécialiste dans la ville, les habitants manquent cruellement d’ophtalmologue et d’oto-rhino-laryngologiste. Il n’y a ni cinéma et ni théâtre… La seule librairie de la ville a fermé l’année dernière… La municipalité est au bord de la faillite… À cause des dettes contractées les années précédentes, 80 % de ses revenus sont automatiquement envoyés pour le recouvrement. Depuis 13 mois, les fonctionnaires ne sont pas payés… Un exemple des relations entre la municipalité et l’Etat : L’année dernière le président est allé à Hakkari. Le maire HADEP, Huseyin Umit, a voulu l’accueillir. Invité par le préfet, il s’est rendu auprès de l’unité militaire où l’avion présidentiel aurait dû atterrir. Un lieutenant l’a reconduit à la porte en disant qu’il ne pouvait pas entrer. ”

“ Hakkari, malgré la pauvreté qui y sévit, a beaucoup d’espoir en une vie sans OHAL. Malgré l’inscription sur la montagne à l’entrée de la ville “ un peuple, une langue ”, il attend la décision d’Ankara pour l’enseignement de la langue maternelle et la diffusion (en kurde)… ” conclut Can Dundar.

5 MOIS DE PRISON POUR LA VERSION TURQUE D’UN LIVRE DE L’AMÉRICAIN JONATHAN RANDAL SUR LES KURDES


La Cour de sûreté de l’Etat (DGM) d’Istanbul a condamné le 31 juillet l’éditeur Abdullah Keskin, directeur de la maison d’édition AVESTA, à 5 mois de prison commuée à 830 466 000 livres turques d’amende pour la publication du livre de Jonathan Randal “ After such knowledge.What forgivness ?-My encounters with Kurdistan ”. La cour a considéré que le livre a “ visé l’unité indivisible de la nation et de l’Etat ” en parlant du Kurdistan.

Le livre en question a déjà paru en plusieurs langues- persan, kurde, anglais, arabe- L’ancien correspondant de guerre de Washington Post qui est reconnu pour son professionnalisme et est appelé à témoigner par le Tribunal pénal international pour l’ex-Yougoslavie, s’est donc vu incriminé et condamné par la justice turque.