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POINT SUR LA SITUATION EN TURQUIE

CILDEKT
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Liste
NO: 219

26/10/2001

  1. LE RAPPORT DU PARLEMENT EUROPÉEN SUR LA TURQUIE TRADUIT “ UNE SITUATION TRÈS CONTRASTÉE ”
  2. LE SOMMET DE GAND DES QUINZE SIGNALE QUE LES REFORMES TURQUES SONT “ FLOUES ”, LES AUTORITÉS TURQUES CRIENT A LA “ DISCRIMINATION ” ET AU “ CONFLIT DES CIVILISATIONS ”
  3. NECHIRVAN BARZANI SE REND EN TURQUIE ALORS QUE DES HOMMES D’AFFAIRES TURCS S’APPRÊTENT À SERVIR “ DE BOUCLIER ” POUR BAGDAD
  4. SELON LE QUOTIDIEN TURC HURRIYET, LE RAPPORT DE L’UNION EUROPÉENNE ÉVALUANT LE CANDIDAT TURC DEVRAIT ÊTRE UNE SÉVÈRE CRITIQUE D’ANKARA
  5. LA TURQUIE LANCE UN NOUVEL APPEL D’OFFRE POUR L’ACHAT DE 40 AVIONS UAV : POUR LE PENTAGONE “ C’EST LE MOMENT IDEAL POUR VENDRE DES ARMES À LA TURQUIE ”
  6. PROTECTION JUDICIAIRE POUR L’AFFAIRE DE SUSURLUK
  7. UNE EXÉCUTION EXTRAJUDICIARE DÉGUISÉE GROSSIÈRMENT EN SUICIDE PAR LA POLICE TURQUE


LE RAPPORT DU PARLEMENT EUROPÉEN SUR LA TURQUIE TRADUIT “ UNE SITUATION TRÈS CONTRASTÉE ”


Le Parlement européen a, le 25 octobre, adopté le rapport du député français Alain Lamassoure relatif à “ l’évolution politique, la réforme constitutionnelle et les droits de l’homme en Turquie ”, “ la situation économique et les relations économiques et commerciales entre l’UE et la Turquie ”, mais aussi “ les relations extérieures de la Turquie ”.

La situation selon le rapport “ demeure très contrastée ”. Tout en saluant les avancées réelles, dans un contexte économique particulièrement difficile, mais plus particulièrement le courage du président Sezer dénonçant la corruption et utilisant son “ droit de veto législatif contre des textes qui marquaient un recul démocratique ”, le rapport souligne aussi des “ retards, et même des reculs ”.

Selon le rapport, “ la dissolution du principal parti d'opposition Fazilet a montré que le système politique n'est pas stabilisé, et que les changements législatifs concernant le statut des partis politiques s'imposent d'urgence ”… Il invite la Turquie “ à baisser le seuil d’éligibilité fixé par la loi électorale et à mener une révision en profondeur de la loi sur les partis ”.

“ De manière générale, le décalage persistant entre les bonnes intentions et la pratique dans le domaine des droits de l'Homme où les progrès sont trop lents : la torture et le traitement dégradant à l'encontre des détenus continuent d'être fréquents, la liberté d'expression est toujours anormalement encadrée, et plusieurs milliers de personnes sont aujourd'hui incarcérées dans les prisons pour des délits, qui au regard de notre droit relèverait de délits d'opinion. Les principales associations de défense des droits de l'Homme restent soumises à un véritable harcèlement judiciaire. Des manifestations pacifiques sont souvent réprimées avec une inutile brutalité. En plein débat parlementaire sur la liberté d'expression, le 24 septembre, une revue trimestrielle animée, entre autres, par le Président de la Cour de cassation, a été saisie pour avoir publié un article critique sur l'institution militaire ” souligne le rapport.

Le Parlement déplore qu’ “ en dépit de l’adoption d’un nombre considérable de mesures aux niveaux législatif, administratif et de la formation afin d’éradiquer la torture, le bilan reste alarmant ”. Il rappelle “ le constat inquiétant de la Commission dans son rapport régulier sur la Turquie pour l’année 2000 selon lequel le Conseil national de sécurité “ n’a pas changé de rôle dans la vie politique turque ”.

Le Parlement ne manque pas de noter que “ la fin du terrorisme armé du PKK n'a pas encore été mise à profit pour engager une politique globale envers les provinces du sud-est et l'identité kurde, pas plus que l'occasion fournie par l'arrêt sans ambiguïté de la Cour européenne des droits de l'Homme n'a été saisie pour libérer Leyla Zana et les autres anciens députés du DEP encore incarcérés ”. Le Parlement européen “ insiste sur la nécessité de créer les possibilités juridiques permettant de réviser les procédures de poursuite et les peines prononcées à l’égard des anciens députés du Parti de la démocratie (DEP) ” et demande “ la libération de Leyla Zana, lauréate du prix Sakharov du Parlement européen, ainsi que des autres députés d’origines kurdes emprisonnés pour leur opinion ”.

Le Parlement européen prend note le “ projet d’amendement constitutionnel ayant pour but le retrait partiel des restrictions sur l’utilisation de la langue kurde ”, espère “ une solution globale au problème kurde ” et demande “ la levée de l’état d’urgence dans les quatre provinces concernées ”.

Les milieux politico-médiatiques turcs accueillent favorablement le rapport du Parlement en retenant tout simplement que le Parlement a indiqué qu’il fallait “ appliquer à la Turquie le même traitement qu’aux autres pays candidats et lui allouer les mêmes aides financières ”. Ankara craint cependant que le rapport de l’Union européenne prévue pour le 13 novembre 2001 ne soit beaucoup plus sévère.

LE SOMMET DE GAND DES QUINZE SIGNALE QUE LES REFORMES TURQUES SONT “ FLOUES ”, LES AUTORITÉS TURQUES CRIENT A LA “ DISCRIMINATION ” ET AU “ CONFLIT DES CIVILISATIONS ”


Alors que les échéances se précisent pour les pays candidats à l'adhésion à l'Union européenne, la pression sur les pays candidats afin qu'ils accélèrent leurs préparatifs, et tout particulièrement sur la Turquie augmente. Ainsi, les Quinze réunis au sommet de Gand le 20 octobre, ont conclu que les efforts de la Turquie visant les critères de Copenhague étaient “ flous ”. Le ministre turc des affaires étrangères, Ismail Cem, participant à la conférence européenne sur le terrorisme, organisée le même week-end par la présidence belge de l’UE, a vivement réagi en parlant de “ discrimination ”. Le quotidien turc Milliyet a d’ailleurs, le 21 octobre, titré l’événement “ Discriminante Europe ! ”.

Le Premier ministre belge Guy Verhofstadt, a, le 19 octobre, déclaré que les Quinze vont tenter de définir lors du sommet européen de Laeken, les 14 et 15 décembre marquant la fin de la présidence belge de l'Union, les pays candidats les mieux placés pour entrer dans l'Union dès 2004. Il a également souligné que les représentants des gouvernements et des parlements des Etats-membres rencontreront ceux des 12 pays candidats au cours de la convention européenne mais que rien n’était encore décidé pour le cas de la Turquie. Hormis la Turquie, qui a le statut de candidat, mais n'a pas encore entamé les discussions d'adhésion, 12 pays sont actuellement en négociations. Mais les autorités turques insistent pour être logées à la même enseigne.

Mesut Yilmaz, vice-Premier ministre turc et ministre chargé des affaires européennes, a, le 24 octobre, surenchéri en déclarant “ Dans la période actuelle, toute attitude de l’Europe contre la Turquie serait indubitablement évaluée dans le cadre du concept du conflit des civilisations…Une Union européenne excluant la Turquie serait un club des nations chrétiennes, représenterait un retour au Moyen-âge… L’adhésion d’un pays comme la Turquie, un pont naturel entre l’Est et l’Ouest, la chrétienneté et l’Islam, invaliderait la thèse de la confrontation des civilisations qui pourrait conduire l’Union européenne et les Etats-Unis dans une catastrophe ”. Mesut Yilmaz a également ajouté que la Turquie devait aussi finalement se décider, que son parti voyait l’avenir de la Turquie avec l’Occident et membre entier de l’UE mais “ malheureusement la Turquie ce n’est pas seulement nous. Il y a beaucoup de gens qui se réjouissent extrêmement des développements anti-Turcs en Europe. Il est grand temps pour tout le monde de clarifier ses positions, de faire tomber les masques et de décider pour l’avenir de la Turquie ”.

NECHIRVAN BARZANI SE REND EN TURQUIE ALORS QUE DES HOMMES D’AFFAIRES TURCS S’APPRÊTENT À SERVIR “ DE BOUCLIER ” POUR BAGDAD


Le Premier ministre kurde, Nechirvan Barzani, représentant le gouvernement régional kurde d’Erbil, s’est rendu le 22 octobre en visite officielle à Ankara pour discuter des derniers développements dans la région après l’attentat du 11 septembre touchant les Etats-Unis et dont l’implication des autorités irakiennes est de plus en plus citée. Faisant écho à la dernière intervention du Premier ministre Bulent Ecevit, déclarant que “ tout développement relatif au nord de l’Irak affectera négativement Ankara ”, Nechirvan Barzani a rassuré les autorités turques en réitérant son attachement à l’intégrité territoriale de l’Irak et a demandé à la Turquie “ d’arrêter d’utiliser comme un carton rouge contre eux le poste frontalier d’Habur ”. À ce titre, les autorités turques et le parti démocratique du Kurdistan (PDK) dont M. Barzani est issu, ont décidé de réunir des experts techniques pour résoudre la délicate question du poste frontalier d’Habur, qui sert au lucratif trafic de pétrole entre la Turquie et l’Irak et dont le PDK tire des ressources propres. M. Barzani a également souligné que le “ problème des Kurdes d’Irak devait être solutionné dans le cadre d’un Irak uni ”.

Le PDK a récemment refusé de coopérer avec l’armée turque dans ses incursions militaires dans le Kurdistan irakien alors qu’Ankara saisit chaque occasion pour rogner les ailes des gouvernements kurdes au pouvoir au Kurdistan irakien. L'Irak par la voie de son représentant à l'ONU Mohamed Al-Douri a, le 25 octobre, dénoncé une “ invasion ” du nord de son territoire par l'armée turque qui, selon lui, y fortifie ses positions après avoir introduit début octobre des dizaines de chars et transports de troupes. Des troupes turques, appuyées d'au moins une trentaine de chars, ont été introduites dans le Kurdistan irakien en plusieurs phases depuis le 5 octobre et “ procèdent actuellement à des fortifications pour pérenniser leur nouvelle invasion ”, indique M. Douri.

C’est dans ce contexte de suspicion et de tension que les hommes d’affaires, industriels et exportateurs turcs s’apprêtent à se rendre en Irak pour participer à la Foire des produits d’exports, qui ouvre ses portes le 1er novembre prochain à Bagdad. Avec 150 pavillons, et au total 350 firmes et/ou hommes d’affaires turcs, la Turquie sera le pays le plus représenté. Kursat Tuzmen, conseiller turc au commerce extérieur et “ l’invité officiel ” du gouvernement irakien à la Foire, tentera de séduire les Irakiens pour que les firmes turques remportent les marchés de l’ONU. Zulfikar Dogan, journaliste économiste du quotidien turc Milliyet, n’hésite pas à parler d’un “ bouclier d’hommes d’affaires turcs à Bagdad ” pour contrecarrer des éventuelles représailles contre l’Irak par les Américains. “ Et puis si notre gouvernement arrivait à réaliser malgré l’opposition des Etats-Unis et de l’Angleterre “ un deuxième poste frontalier ” en Irak, espéré depuis une année, le commerce redoublerait ”, conclue l’éditorialiste.

SELON LE QUOTIDIEN TURC HURRIYET, LE RAPPORT DE L’UNION EUROPÉENNE ÉVALUANT LE CANDIDAT TURC DEVRAIT ÊTRE UNE SÉVÈRE CRITIQUE D’ANKARA


Le quotidien turc Hurriyet du 24 octobre, sous le titre de “ L’Europe n’a pas apprécié ”, révèle “ en exclusivité ”, “ l’ébauche du rapport d’évaluation de l’Union européenne relatif aux avancées de la Turquie déterminant ses relations avec l’UE ” et dont la publication est prévue pour le 13 novembre prochain. Elaboré en réponse au “ programme national ” turc, le rapport ne contiendrait “ aucune matière favorable à la Turquie ”, mais attendrait les modifications prenant en compte les derniers amendements constitutionnels turcs concernant le chapitre “ Justice et affaires intérieures ”. Par ailleurs, Hurriyet avance que les différentes institutions de l’UE ont mis à l’index les insuffisances du programme national présenté par la Turquie mais aussi qu’Ankara a déployé maintes pressions sur la Commission européenne pour obtenir “ un rapport donnant le moral au peuple turc ”. Selon le quotidien l’esquisse du rapport se présente comme suit :

  • Aucun calendrier n’est fixé pour l’abolition de la peine de mort. Les informations relatives aux tribunaux militaires dans le programme national sont inacceptables.
  • La Turquie n’a pas accompli son engagement annoncé dans le Programme national à savoir “ les dispositions constitutionnelles relatives aux cours de sûreté de l’Etat (DGM) et les lois applicables aux DGM seront reconsidérées ”. Ces tribunaux devront être réformés.
  • Le Programme national turc est léger sur le fond : Il ne peut pas être considéré comme un document simplifiant et orientant le processus. Il a été élaboré non pas en vue d’une accession à l’Union européenne mais comme une stratégie de développement national…Il n’y a aucune précision sur les priorités.
  • Les discriminations appliquées par la Turquie à l’encontre des bateaux battant pavillon chypriote ne sont pas acceptables.
  • Le soutien de la Turquie aux efforts du secrétaire général de l’ONU pour sortir du conflit chypriote n’est pas convaincant.
  • Il y a un désaccord majeur entre la Turquie et l’UE en matière de l’Identité européenne de sécurité et de défense.


LA TURQUIE LANCE UN NOUVEL APPEL D’OFFRE POUR L’ACHAT DE 40 AVIONS UAV : POUR LE PENTAGONE “ C’EST LE MOMENT IDEAL POUR VENDRE DES ARMES À LA TURQUIE ”


Profitant de la conjoncture propice à l’armement et malgré la crise économique qui sévit gravement dans le pays, l’armée turque accélère six grands projets d’achat d’armement d’un montant estimé entre 5,5 et 6 milliards de dollars et comprenant notamment l’achat de 40 avions sans pilote (UAV) d’un montant de 300 millions de dollars. Les autorités turques ont d’ores et déjà lancé un appel d’offre à des firmes américaines, israéliennes et chinoises pour ces avions constitués de 9 systèmes, 7 tactiques et 2 stratégiques, et espèrent conclure la phase de marché d’offre d’achat en décembre prochain. La revue de défense américaine Defense News indiquait dans son dernier numéro que le Congrès américain approuverait très probablement de fournir les armes en question, depuis que le poids stratégique de la Turquie a pris du ressort après les attaques du 11 septembre. Un responsable du Pentagone déclarait ainsi : “ il suffit d’un signe du président George W. Bush. La sauvegarde de la coalition contre la terreur importe plus que les petits intérêts de certains milieux du Congrès…C’est le moment idéal pour vendre des armes à la Turquie ”.

Par ailleurs, les autorités turques ont précisé que le projet de modernisation des chars turcs, initialement conclu avec la firme israélienne IMI pouvait être mis en question si le projet à la mi-novembre dépassait toujours les 550 millions de dollars. Un nouveau marché d’offre international serait alors lancé par la Turquie. De plus, Ankara poursuit ses négociations avec les firmes américaines Bell Textron pour l’achat à long terme de 145 hélicoptères AH-IZ King Cobra d’un montant de 4 milliards de dollars [ndlr : le projet de production préalable de 50 King Cobra en Turquie est à court terme] mais aussi avec Boeing pour 4 avions espions AWACS. Les négociations devraient aboutir avant la fin de l’année. En attendant, la part du budget de l’Etat consacré à l’Education nationale en 2001 est une des plus faibles jamais enregistrée depuis la fondation de la République turque, représentant 5,12 % du budget global. [ndlr : Cette part était de 13,21 % en 1990, 14,56 % en 1992 et 7,13 % en 2000. Résultat : le budget du ministère de l’Education nationale ne peut pas couvrir les projets de constructions de nouveaux établissements scolaires prévues en 2002 ]

PROTECTION JUDICIAIRE POUR L’AFFAIRE DE SUSURLUK


La Cour de cassation turque a, le 24 octobre, cassé les condamnations prononcées contre Ibrahim Sahin, ancien chef des forces spéciales de la police et Korkut Eken, ancien officier des services de renseignement turcs (MIT), tous deux impliqués dans le scandale de Susurluk, accident de circulation, le 3 novembre, 1996 mettant en lumière la collusion de l’Etat avec la mafia turque et les connexions des forces de sécurité turques au Kurdistan avec l’Etat profond. La Cour suprême turque a statué qu’il y avait eu une “ investigation inadéquate ” du fait que la demande d’audience à huis clos formulée par les prévenus ne soit pas respectée. Ibrahim Sahin et Korkut Eken, qui avaient été condamnés en février “ pour fondation et direction d’une bande dans le but de commettre des crimes ” à une peine de six ans de prison et 12 autres prévenus dont sept policiers, un trafiquant de drogue et deux anciens propriétaires de casino, condamnés à quatre ans, devront être rejugés.

La Cour de sûreté de l’Etat d’Istanbul avait pourtant statué dans son arrêt que “ les activités de la bande atteignent des proportions effrayantes. Les coupables ne devraient pas se dissimuler sous le bouclier de la protection légale ”. Le quotidien Hurriyet titrait le 24 octobre d’une manière ambiguë l’événement : “ Liberté à Susurluk ! ”

UNE EXÉCUTION EXTRAJUDICIARE DÉGUISÉE GROSSIÈRMENT EN SUICIDE PAR LA POLICE TURQUE


Un militant de l’organisation du Front-parti de libération du peuple révolutionnaire (DHKP-C), Yunuz Guzel, a été, le 23 octobre, retrouvé mort dans une cellule de la Direction de la sûreté d’Istanbul, où il avait été placé seul après avoir été arrêté avec 12 autres personnes dans le cadre d’une opération de police menée entre 16 et 22 octobre. Selon la police turque, la victime se serait pendue avec les draps de son lit.

Les organisations des droits de l’homme pointent le doigt sur les déclarations contradictoires de la police. Les principaux quotidiens turcs, Hurriyet et Milliyet, du 24 octobre, qui, à partir des indications et témoignages de la police, ont illustré à l’aide de dessins le “ suicide ” de Y. Guzel, ont d’ailleurs reproduit des croquis totalement équivoques, mettant en scène deux hypothèses complètement différentes. Selon la police turque, le détenu qui mesurait 1,83 m, aurait plié ses jambes pour pouvoir se pendre et attendre la mort !