L’assassinat, le jeudi 27 décembre de l’ancienne Première ministre du Pakistan Benazir Bhutto, dans un attentat terroriste, a suscité une très vive émotion dans la communauté kurde.
De mère kurde iranienne, Benazir (Sans Pareille) était très aimée au Kurdistan et dans la diaspora kurde. Cette femme politique au caractère trempé, défenseur de la démocratie et des valeurs laïques est admirée par les Kurdes pour son courage politique. On citait souvent à son propos le vieux proverbe kurde " Le lion est lion qu’importe qu’il soit mâle ou femelle ".
Mme Bhutto s’est toujours dite fière de ses origines kurdes et ne manquait pas chaque fois que l’occasion se présentait, de manifester sa solidarité. Ainsi, en juillet dernier, lors du Congrès de l’Internationale socialiste à Genève elle s’était montrée très cordiale et solidaire avec les personnalités kurdes présentes. Lorsque le chef du Parti républicain du peuple (CHP), le Turc Deniz Baykal, connu pour son animosité à l’égard des Kurdes et sa négation des droits des Kurdes avait pris la parole, elle avait, en compagnie de Masoud Barzani, président du Kurdistan et de Jalal Talabani, président de l’Irak, quitté ostensiblement la salle. Elle avait promis de se rendre au Kurdistan dès que cela serait possible.
L’assassinat de cette femme politique exceptionnelle est une grande perte pour le peuple pakistanais, pour les Kurdes et pour l’ensemble du monde musulman. Après son père Zulfikar Ali Bhutto, leader démocrate très aimé de son peuple et pendu par la junte militaire pakistanais, elle devient à son tour une martyre de la démocratie dans le Pakistan en proie aux convulsions extrêmes qui peine à trouver un semblant de paix et de stabilité.