DATES


Samedi 12 octobre 2019
De 11h30 à 14h00

ADRESSE
Parvis des Droits de l'Homme
Place de Trocadéro 75016 Paris

Appel à manifester ce samedi 12 octobre à 11h30



« Non à l’abandon des Kurdes syriens face à Erdogan ! »

Le samedi 12 octobre, à 11 h 30,
Parvis des Droits-de-l’Homme,
Place du Trocadéro, 75016 Paris

avec l’Institut kurde de Paris, la revue « La Règle du jeu », les Arméniens de France, SOS Racisme, UEJF.

lemonde.fr | Tribune

Bernard-Henri Lévy :
Ecrivain, philosophe, et membre du conseil de surveillance du « Monde »

 

« Non à l’abandon des Kurdes syriens face à Erdogan ! »

Dans une tribune au « Monde », le philosophe et un collectif de signataires, dont Bernard Kouchner, Raphaël Glucksmann et le président de l’Institut kurde de Paris, Kendal Nezan, demandent à l’Europe de réagir à l’opération militaire de la Turquie contre les Kurdes.

Tribune. Rien n’y a fait. Ni l’indignation de l’opinion mondiale. Ni l’incompréhension des militaires, des diplomates, des représentants démocrates et républicains américains. Ni, en France, le président de la République Emmanuel Macron qui a reçu, à l’Elysée, mardi soir, quelques heures avant l’attaque, une délégation venue du Kurdistan syrien à qui il a redit la solidarité de la France. L’impensable est arrivé.

Le président turc Recep Tayyip Erdogan a lancé, mercredi 9 octobre en fin d’après-midi, son offensive contre le Kurdistan syrien. Cet homme fut, pendant les années de la guerre contre Daech [acronyme arabe de l’organisation Etat islamique, EI], le passeur en chef des milliers de djihadistes ralliant le « califat » via son pays. Et il a commencé de bombarder ces Kurdes syriens qui furent, pendant les mêmes années, avec les peshmergas du Kurdistan irakien, les résistants les plus déterminés.

Forfaiture et trahison

Et il l’a fait avec l’assentiment de Donald Trump. Le président américain avait pris soin d’annoncer quelques heures plus tôt qu’il donnait son feu vert à l’opération, qu’il entamait le retrait de ses 2 000 forces spéciales et n’avait que faire de cette querelle « ancestrale et ridicule » entre les démocrates kurdes et un néo-sultan qui est l’ami, partout dans le monde, des Frères musulmans. L’on ne se souvient pas avoir vu, dans les années récentes, pareil cas de forfaiture et de trahison.

Jamais les démocraties ne se sont trouvées confrontées à ce cas de figure catastrophique d’un membre clé de l’OTAN agressant un peuple libre.

Et c’est tout l’acquis de la guerre anti-EI, ce sont tous les fruits de cette longue lutte qu’Américains, Européens, Kurdes de Syrie et d’Irak ont menée et gagnée ensemble, au coude-à-coude, qui volent aujourd’hui en éclats.

L’Europe va-t-elle accepter le fait accompli ? Nous rendrons-nous complices de ce lâchage sans précédent d’un peuple ami et en lutte pour notre liberté ?

Les personnalités suivantes ont lu et s’associent à cette tribune : Pascal Bruckner, philosophe ; Hugues Dewavrin, vice-président de l’ONG La Guilde du raid ; Caroline Fourest, journaliste, essayiste et cinéaste ; Patrice Franceschi, écrivain ; Raphaël Glucksmann, essayiste et eurodéputé (S&D) ; Gilles Hertzog, journaliste et écrivain ; Bernard Kouchner, ancien ministre des affaires étrangères ; Kendal Nezan, président de l’Institut kurde de Paris ; Bernard Schalscha, journaliste et secrétaire général de l’association France Syrie Démocratie ; Mohamed Sifaoui, journaliste, écrivain et réalisateur ; Dominique Sopo, président de SOS Racisme ; Ara Toranian, directeur du magazine mensuel Les Nouvelles d’Arménie

Le samedi 12 octobre, à 11 h 30, sur le parvis des Droits-de-l’Homme, place du Trocadéro, les signataires organisent, avec l’Institut kurde de Paris, la revue « La Règle du jeu », les Arméniens de France, une manifestation en soutien aux Kurdes de Syrie.