Depuis la reprise des combats avec la guérilla kurde à l’été 2015 et encore davantage après la tentative de coup d’Etat de juillet dernier, le gouvernement turc exerce une répression implacable contre tous ceux risquant d’exprimer une opposition quelconque à sa politique. Ainsi, près de 2000 universitaires turcs ayant osé signer la pétition « Je ne participerai pas à ce crime », dénonçant la politique de violence contre la population kurde, ont tous été inculpés de « complicité de terrorisme », certains ayant perdu leur poste, et tout récemment, plus de 11 000 enseignants kurdes ont été démis de leur poste pour « liens avec le PKK », ceux qui protestaient étant arrêtés. Les médias kurdes viennent également d’être muselés. Quant aux étudiants, ils doivent prendre garde à ne pas parler kurde : certains se sont vus soupçonner de terrorisme après avoir téléphoné à leurs parents dans cette langue ! Quelle perspective cette ligne dure laisse-t-elle en Turquie à celles et ceux qui refusent la fatalité de la violence ?