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Yılmaz GÜNEY
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Yilmaz Güney


Premiers Plans
Yilmaz Güney En Turquie et au Kurdistan, quand on parle de cinéma, Yilmaz Güney est le premier nom qui se présente à l’esprit, tant le destin fulgurant de ce fils d’humbles paysans kurdes immigrés en Cilicie se confond avec l’histoire du cinéma de son pays. Sa passion pour le septième art débute à l’adolescence où pour assurer sa subsistance, il travaille quelque temps comme montreur ambulant de films, parcourrant les campements nomades avec un projecteur de fortune. Il y découvre le pouvoir des images et les goûts du public populaire.

Doté d’un physique de « paysan anatolien ordinaire » alors que la mode est aux jeunes premiers blonds des beaux quartiers d’Istanbul, Güney, par la puissance de son jeu et sa connaissance de la psychologie populaire ne tarde pas à s’imposer comme « le roi laid » du cinéma turc où il joue dans une centaine de films d’action des rôles allant des bandits d’honneur aux durs au cœur tendre des bas-fonds et aux protecteurs des faibles.

Vers la fin des années 1960, dans une Turquie en proie aux convulsions sociales, Güney passe derrière la caméra pour réaliser ses propres films. Seyyit Han (1968), qui conte une histoire d’amour malheureuse kurde, rencontre un vif succès. Aç Kurtlar (Loups affamés, 1969) est salué par la critique comme l’œuvre annonciatrice d’une nouvelle ère dans le cinéma turc. Mais c’est surtout Umut (Espoir, 1970) qui fait connaître Güney aux cinéastes européens et confirme ses talents de réalisateur. Ses films, d’inspiration néo-réaliste, portent pour la première fois à l’écran les Kurdes, le monde paysan, le petit-peuple des faubourgs survivant grâce à des métiers précaires et condamnés par le déferlement d’un capitalisme conquérant et sauvage.

Le succès de ces films où Güney est à la fois scénariste, comédien et réalisateur, leur impact social, inquiètent les autorités turques. D’autant que le cinéaste apporte son soutien aux mouvements ouvrier, kurde et étudiant. Accusé de propagande communiste et de séparatisme, Güney, à partir du coup d’Etat militaire de 1970, passe une douzaine d’années dans les prisons turques. Mais, même en prison, il continue d’écrire des scénarios et de faire réaliser par ses assistants des films. Le Troupeau et Yol sont des chefs-d’œuvre conçus et réalisés à partir de la prison qui portent un regard shakespearien sur les sociétés kurde et turque, sur l’oppression politique mais aussi sur les archaïsmes sociaux et la condition des femmes.

Condamné à plus de cent ans de prison pour ses écrits et ses films par la junte militaire turque de 1980, Güney, pour la première fois de sa vie d’artiste, se trouve dans l’impossibilité de faire du cinéma, fût-ce par personnes interposées. Le régime miliaire saisit les copies de ses films, les voue à la destruction ; ses contacts avec le monde extérieur sont coupés. Il parvient après maintes péripéties à s’évader et débarque en automne 1981 en France, qui lui offre l’asile. Il se consacre, dans la plus grande discrétion, au montage de Yol dont les rushes ont quitté la Turquie clandestinement. Le film est présenté en mai 1982 au Festival de Cannes où il partage la Palme d’or avec le Missing de Costa Gavras, avant de rencontrer un succès planétaire.

Artiste révolutionnaire engagé, se voulant témoin de son temps, Güney ne veut pas céder à la facilité et aux modes du moment ; il veut peindre « les mille et un visage » de la souffrance et des passions des hommes. Le Mur, tourné en France et traitant des conditions pénitentiaires en Turquie est le fruit de ce « devoir de témoigner ». Il reçoit un accueil mitigé de la part de la critique en raison notamment de la violence de certaines de ses scènes qui pourtant ne sont qu’un pâle reflet des réalités turques.

Déçu par cet accueil, miné par une maladie non soignée en prison, Güney meurt en septembre 1984 à Paris à l’âge de 47 ans à un moment où il était au sommet de son art et avant de nombreux projets de films à réaliser. Annonçant sa disparition, un journal turc titre : « Le film est terminé » ! Mais la légende Güney, elle, continue.

Kendal Nezan
Président de l’Institut kurde de Paris





Cine résistances
En Turquie et au Kurdistan, quand on parle de cinéma, Yilmaz Güney est le premier nom qui se présente à l'esprit. Connu d'abord comme un comédien très populaire de films d'action il décide, à la fin des années 1960, de devenir réalisateur pour aborder les réalités socio-culturelles de son pays. Ses films, d'inspiration néo-réaliste, portent pour la première fois à l'écran les Kurdes, le monde paysan et le petit-peuple des faubourgs survivant grâce à des métiers précaires condamnés par le déferlement d'un capitalisme conquérant et sauvage.

Le succès immense de ces films où Güney est à la fois scénariste, comédien et réalisateur, leur impact social inquiètent les autorités turques. D'autant que le cinéaste apporte son soutien aux mouvements ouvrier et étudiant. Accusé de propagande communiste et de séparatisme kurde Güney, à partir du Coup d'Etat militaire de 1970 passe une douzaine d'années dans les prisons turques. Mais, même en prison, il continue d'écrire des scénarios et de faire réaliser par ses assistants des films. Le Troupeau et Yol sont des chefs d'œuvres conçus et réalisés à partir de la prison qui portent un regard shakespearien sur les sociétés kurde et turque, sur l'oppression politique mais aussi sur les archaïsmes sociaux.

Condamné à plus de cent ans de prison pour ses écrits et ses films par la dictature militaire turque, Güney a dû s'évader et venir s'installer en France où il assura le montage de Yol qui fut présenté au Festival de Cannes de 1982 où il obtint la Palme d'or. Deux ans plus tard le cinéaste enfin libre et au sommet de son art est mort d'un cancer à Paris à l'âge de 47 ans.

Le flambeau de la résistance à l'oppression turque est repris par d'autres militants kurdes dont la plus emblématique est Leyla Zana,première femme kurde élue députée en 1992 et condamnée en mars 1994 à 15 ans de prison en raison de sa défense pacifique des droits du peuple kurde. Lauréate du Prix Sakharov pour la liberté de l'esprit décerné par le Parlement européen, Leyla Zana et trois de ses collègues députés durent passer plus de dix ans derrière les barreaux avant d'être libérés en juin 2004 sous la pression de l'Union européenne. Le documentaire de Kudret Günes, le cri au dela de la voix étouffée, retrace ce combat tandis qu'un autre documentaire Des épines dans le cœur évoque la lutte menée dans un contexte difficile par la très courageuse avocate kurde Eren Keskin et d'autres militants des droits de l'homme dans cette Turquie qui frappe à la porte de l'Europe alors que ses geôles sont encore peuplées de prisonniers politiques, que de deux a trois millions de paysans kurdes chassés de leurs terres ne sont toujours pas autorisés à retourner chez eux pour reconstruire leurs villages détruits et que des dizaines de milliers de réfugiés politiques Kurdes vivent toujours en exil.

Kendal Nezan,
Président de l'Institut kurde de Paris



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