Les leaders irakiens au grand complet pour parler Constitution

BAGDAD, 10 août (AFP) - 11h18 - Les acteurs politiques irakiens devraient se retrouver au grand complet mercredi, après l'arrivée à Bagdad du puissant chef kurde Massoud Barzani, pour trouver un compromis sur la Constitution avant la date butoir du 15 août, alors que quatre nouveaux GI's ont péri mardi soir.Lors d'un débat au parlement, le Premier ministre Ibrahim Jaafari a indiqué qu'il y avait eu deux réunions mardi entre les responsables du pays visant à "régler les points en suspens sur la Constitution", sans autre précision.

Les véritables négociations devaient cependant commencer en présence du président du Kurdistan Massoud Barzani, bloqué dans le nord du pays par une tempête de sable depuis dimanche.

Arrivée dans la soirée de mardi à Bagdad, le chef kurde s'est immédiatement rendu à la résidence du président Jalal Talabani où il a pris part à une partie des discussions, selon un communiqué officiel publié mercredi.

Avant de se rendre à ce conclave constitutionnel, l'homme fort du Kurdistan avait réaffirmé vouloir défendre les positions kurdes, notamment le refus d'un Etat islamique, le maintien des peshmergas (les combattants kurdes), la revendication d'une partie des ressources naturelles du pays et l'article 58 de la Loi fondamentale, qui stipule le retour des Kurdes dans la ville pétrolière de Kirkouk, arabisée sous Saddam Hussein.

Les principaux leaders politiques s'étaient déjà réunis une première fois dimanche pour préparer l'ordre du jour, sur lequel figurent surtout la question du fédéralisme et du rôle de l'islam. Ils avaient alors décidé de se réunir quotidiennement pour aplanir les divergences.

La Loi fondamentale (Constitution provisoire) stipule que le projet de Constitution soit remis au Parlement et adopté à la mi-août, avant la tenue d'un référendum à la mi-octobre.

Sur le terrain, les troupes américaines ont subi mardi soir de nouvelles pertes: quatre soldats ont été tués et six blessés "lorsque des terroristes ont attaqué leur patrouille près de Baïji (à 200 km au nord de Bagdad) vers 23H30 (19H30 GMT) le 9 août", selon l'armée qui fait état de tirs et de l'explosion d'une mine contre le convoi.

Ces décès portent à 1.834 le nombre de militaires américains morts en Irak depuis l'invasion du pays en mars 2003, selon un décompte de l'AFP basé sur des chiffres du Pentagone.

Les violences ont encore tué huit Irakiens, pour la plupart des membres des forces de sécurité, à Bagdad et dans le nord de la capitale où sévit la rébellion animée par des combattants sunnites.

Face à la recrudescence des attaques, le secrétaire américain à la Défense Donald Rumsfeld a affirmé mardi que des armes venant, "sans aucune ambiguïté", d'Iran ont été trouvées en Irak.

"Des armes venant sans aucune ambiguïté d'Iran ont été trouvées en Irak", a déclaré M. Rumsfeld lors d'un conférence de presse, sans mettre en cause directement les autorités iraniennes.

Téhéran avait rejeté de précédentes accusations américaines contre toute implication de l'Iran dans l'utilisation de nouveau type de bombes contre les forces américaines et irakiennes en Irak.

Donald Rumsfeld a affirmé s'attendre à une augmentation de la violence en Irak dans les mois à venir à l'approche des échéances électorales. Un référendum sur la Constitution est prévu le 15 octobre et des élections générales à la mi-décembre.

Enfin, l'armée américaine a facilité le passage, dans la nuit de mardi à mercredi, de 600 des 700 camions bloqués depuis plusieurs jours à la frontière syro-irakienne, selon une Organisation arabe des droits de l'Homme.