Explosion d'un oléoduc: Ankara retient la thèse de l'accident


8 août 2008 | Correspondant à Istanbul, Jérôme Bastion

L'oléoduc Bakou-Tbilissi-Ceyhan (BTC) restera fermé environ quinze jours après avoir été touché mardi soir par un incendie provoqué par une explosion sur un tronçon situé à l'est de la Turquie, a indiqué jeudi l'agence turque Anatolie. Inauguré en 2006, cet oléoduc transporte le pétrole depuis la mer Caspienne jusqu'au port turc de Ceyhan, sur la Méditerranée, avant d'être acheminé vers les marchés occidentaux. La cause de l'explosion n'est pas encore connue. Les autorités locales ont exclu toute possibilité d'un sabotage, alors que les séparatistes kurdes, actifs dans l'est et le sud-est de la Turquie, ont déjà attaqué des oléoducs, dans le cadre de leur lutte armée pour l'indépendance de leur région.

Depuis l’explosion, survenue dans la nuit de mardi et mercredi et présentée comme accidentelle, les autorités turques s’efforcent de minimiser l’incident. Mais c’est un fait avéré. Ce que l’agence d’information de la rébellion kurde présente aujourd’hui comme un sabotage, c’est-à-dire un attentat dont elle endosse la responsabilité, est plus sérieux que ce que les premiers communiqués rassurants annonçaient mercredi.


La station de pompage de Refahiye est toujours hors d'usage depuis l'explosion de mardi sur l'oléoduc Bakou-Tbilissi-Ceyhan (BTC). (Photo : Reuters)

Il s’agit d’un revers important pour Ankara et pour les responsables de l’oléoduc Bakou-Ceyhan. Ouvert depuis à peine plus de deux ans, le tracé avait soigneusement évité la région kurde, pour justement prévenir tout risque de sabotage.

Vendredi soir, la Turquie n’avait toujours pas reconnu la réalité de cette attaque terroriste, la première du genre, ce qui est plutôt de mauvais augure alors que l’on observe un renforcement de la guérilla depuis quelques mois.

Les responsables qui gèrent l’oléoduc, s’attachent surtout à contenir l’incendie qui n’est toujours pas sous contrôle après trois jours, et à trouver des solutions alternatives pour acheminer le pétrole. L'installation a une capacité de transport maximale d'un million de barils par jour.