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"Zone de sécurité" en Syrie : Erdogan va rencontrer Trump le mois prochain (présidence)


Dimanche 6 octobre 2019 à 22h54

Ankara, 6 oct 2019 (AFP) — Le président turc Recep Tayyip Erdogan et son homologue américain Donald Trump ont convenu lors d'un entretien téléphonique de se rencontrer le mois prochain à Washington pour discuter de la mise en place d'une "zone de sécurité" dans le nord de la Syrie, a annoncé dimanche soir la présidence turque.

M. Erdogan a exprimé à M. Trump "sa frustration concernant l'absence de mise en oeuvre par l'armée et les services de sécurité américains de l'accord" conclu en août avec Washington sur la création de cette zone, qui doit séparer la frontière turque des territoires kurdes syriens, a déclaré la présidence turque dans un communiqué.

C'est M. Trump qui a invité M. Erdogan à Washington, a-t-elle précisé.

Le président turc avait affirmé mardi que sa patience vis-à-vis des Etats-Unis était arrivée à bout, laissant planer l'imminence d'une opération militaire. "A ce stade, nous n'avons d'autre choix que de poursuivre sur notre propre voie", avait-il déclaré. "Nous avons tout essayé. Nous avons été extrêmement patients", avait-il ajouté. "Nous ne pouvons plus perdre un instant".

Cette zone tampon doit être créée entre la frontière turque et les zones syriennes contrôlées par la milice kurde des Unités de protection du peuple (YPG), appuyée par Washington. Ankara considère cette milice comme une organisation "terroriste".

M. Erdogan avait auparavant averti Washington que la Turquie lui donnait jusqu'à la fin septembre pour des résultats concrets dans la mise en place de cette zone tampon et que sinon elle déclencherait une opération contre la milice kurde.

Outre éloigner les YPG de sa frontière, M. Erdogan espère pouvoir utiliser la "zone de sécurité" pour y renvoyer jusqu'à 2 millions de réfugiés syriens. Au cours de leur entretien téléphonique, M. Erdogan a d'ailleurs déclaré à M. Trump que la zone de sécurité créerait "les conditions nécessaires" pour le retour des réfugiés syriens dans leur pays, toujours selon la présidence turque.

Le président turc a accusé par le passé les pays occidentaux de refuser délibérément de partager le fardeau des réfugiés syriens, alors que la Turquie en accueille 3,6 millions, les accusant d'agir ainsi pour "mettre la Turquie à genoux".

Les informations ci-dessus de l'AFP n'engagent pas la responsabilité de l'Institut kurde de Paris.