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Washington envisage de fournir des armes aux Kurdes syriens


Jeudi 22 septembre 2016 à 20h01

Washington, 22 sept 2016 (AFP) — Washington envisage de fournir des armes aux Kurdes syriens qui participeront à l'offensive pour reprendre Raqa, le bastion du groupe Etat islamique (EI) en Syrie, a indiqué jeudi le plus haut gradé américain.

Pour le moment, les Etats-Unis affirment n'avoir fourni des armes qu'à la composante arabe des FDS (Forces démocratiques syriennes), la coalition arabo-kurde qui a repris récemment à l'EI la ville stratégique de Minbej.

Mais ils envisagent désormais d'en fournir à la composante kurde, les YPG (Unités de protection du peuple kurde), au risque de provoquer la colère d'un autre de leurs alliés, la Turquie.

Ankara assimile les YPG à la branche syrienne du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK), qu'elle considère comme une organisation terroriste.

Interrogé jeudi par un sénateur lors d'une audition de la commission des Forces armées du Sénat, le général Joseph Dunford a estimé qu'armer les YPG permettrait de rendre plus efficace la coalition arabo-kurde.

"Si nous renforçons les capacités actuelles des FDS, cela augmentera les chances de succès à Raqa", a-t-il dit.

"Nous travaillons très étroitement avec les alliés turcs (...) pour être sûrs que nous pouvons conduire des opérations efficaces et décisives à Raqa avec les FDS, et en même temps dissiper les craintes turques sur l'évolution à long terme des Kurdes syriens", a-t-il poursuivi.

Interrogé sur le même sujet par les sénateurs, le secrétaire à la Défense Ashton Carter s'est lui aussi montré favorable à la fourniture d'armes aux Kurdes syriens.

"Je soutiens toute initiative qui permet d'aider" les FDS "à avancer vers Raqa", a-t-il déclaré. Mais "nous n'avons pas pris de décision" sur la question de l'armement des Kurdes, a-t-il précisé.

Selon le Pentagone, les FDS comptent aujourd'hui environ 30.000 hommes, dont près de 14.000 Arabes.

Dans le plan américain, la composante kurde des FDS doit mener l'offensive pour reprendre Raqa, avant ensuite de céder le contrôle de la ville à la composante arabe qui aura la responsabilité, avec d'autres groupes, de tenir la ville.

Mais les plans pour assurer la gestion de la ville ne sont pas encore prêts, a reconnu le général Dunford.

"Nous avons un plan" pour tenir Raqa, mais "il n'a pas encore les ressources suffisantes", a-t-il estimé.

Les informations ci-dessus de l'AFP n'engagent pas la responsabilité de l'Institut kurde de Paris.