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Violents combats dans le nord de la Syrie


Mardi 31 mai 2016 à 18h31

Beyrouth, 31 mai 2016 (AFP) — Des combats faisaient rage mardi entre le groupe Etat islamique (EI) et une alliance arabo-kurde dans la province de Raqa dans le nord de la Syrie, a indiqué l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH).

Dans le même temps, les affrontements s'intensifiaient dans la province d'Alep, à l'ouest de Raqa, entre des groupes rebelles et l'EI qui tente de les chasser de leurs fiefs près de la frontière turque, selon la même source.

Au huitième jour de l'offensive lancée dans le nord de la province de Raqa contre l'EI avec l'aide de la coalition internationale dirigée par Washington, des combats féroces opposaient les Forces démocratiques syriennes (FDS) aux jihadistes, selon l'OSDH.

La province de Raqa, dont le chef-lieu éponyme est le principal bastion syrien des jihadistes, est en grande partie aux mains de l'EI.

L'avancée des FDS leur a permis de reprendre "12 villages (...) au nord-ouest de la ville de Raqa ces dernières 36 heures", a affirmé à l'AFP Rami Abdel Rahmane, le directeur de l'OSDH. L'objectif est d'atteindre la ville de Tabqa pour être en mesure d'encercler celle de Raqa, plus à l'est.

Depuis le début de l'offensive le 24 mai, 79 jihadistes ont péri, dont 24 enfants recrutés par l'EI, a ajouté l'ONG.

Aucun bilan de civils ou de membres des FDS tués n'était disponible dans l'immédiat.

Dans la province d'Alep, c'est en revanche l'EI qui mène depuis vendredi une offensive, avec en ligne de mire deux villes tenues par les rebelles, Azaz et Marea.

Les groupes rebelles ont tenté de lancer une contre-offensive mardi mais ont échoué, selon l'OSDH. L'EI a bloqué l'attaque avec un kamikaze, tuant six combattants rebelles selon cette même source.

"La bataille s'intensifie", a déclaré M. Abdel Rahmane.

Quelque 5.000 personnes ont été déplacées par les combats depuis vendredi, selon le Bureau de coordination des affaires humanitaires (Ocha).

Plus de 100.000 déplacés se trouvent dans la région d'Azaz, à quelques km de la frontière turque, après les différentes offensives qui ont eu lieu dans la province d'Alep depuis février, a indiqué Médecins sans frontières qui a appelé lundi la Turquie à ouvrir sa frontière.

Le Haut-Commissariat de l'ONU pour les réfugiés (HCR) estime lui à 165.000 le nombre de déplacés dans cette région.

Dans la ville d'Alep même, quatre civils ont été tués par des frappes aériennes ayant touché une voiture, selon les forces de la défense civile.

A Idleb (nord-ouest), 23 civils avaient été tués et des dizaines blessés lundi soir dans des raids menés selon l'OSDH par des avions russes dans cette ville contrôlée par des jihadistes et des rebelles.

Mais la Russie, alliée du régime syrien, a démenti avoir lancé des frappes dans cette région.

Des images mises en ligne par la défense civile montrent des secouristes portant le corps d'un enfant mort couvert de poussière.

La province d'Idleb, y compris son chef-lieu éponyme, est quasiment sous contrôle de "l'Armée de la conquête", une coalition composée du Front al-Nosra, la branche syrienne d'Al-Qaïda, et d'autres groupes jihadistes et rebelles islamistes.

La guerre en Syrie a coûté la vie à plus de 280.000 personnes depuis 2011 et poussé à la fuite des millions de personnes.

Les informations ci-dessus de l'AFP n'engagent pas la responsabilité de l'Institut kurde de Paris.