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Un tribunal turc ordonne la libération d'un doyen de la cause kurde


Vendredi 3 février 2017 à 16h32

Istanbul, 3 fév 2017 (AFP) —

Un tribunal turc a ordonné vendredi la remise en liberté d'Ahmet Türk, ex-maire de la ville de Mardin (sud-est) et figure respectée de la cause kurde en Turquie, a indiqué l'un de ses avocats à l'AFP.

M. Türk, actuellement incarcéré à Elazig (est), reste néanmoins soumis à un contrôle judiciaire et à une interdiction de quitter le territoire, a indiqué Me Zeynep Boztoprak. Son client sortira de prison dans la soirée, a-t-elle précisé.

Alors maire de Mardin, l'une des principales villes du sud-est à majorité kurde de la Turquie, M. Türk avait été interpellé en novembre dernier dans le cadre d'une enquête en lien avec le Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK), une organisation classée "terroriste" par Ankara.

L'arrestation de ce doyen de la cause kurde, âgé de 74 ans et porteur d'un pacemaker, a suscité des protestations à travers le spectre politique turc, nombre d'élus appelant à sa remise en liberté pour des raisons de santé.

"L'incarcération illégale et inhumaine d'Ahmet Türk a pris fin", s'est félicité sur Twitter le principal parti prokurde de Turquie, le HDP, appelant à la "libération de tous les responsables politiques emprisonnés".

Dans le cadre de l'état d'urgence décrété après le putsch manqué en juillet, les autorités turques ont multiplié ces derniers mois les suspensions et arrestations d'élus locaux accusés de liens avec les séparatistes du PKK.

Tous les maires suspendus et interpellés ont été élus sous les couleurs du Parti pour la paix et la démocratie (BDP, prokurde), une formation liée au HDP, dont les dirigeants ont été écroués en novembre.

Le sud-est de la Turquie est ensanglanté par des combats quotidiens entre le PKK et les forces de sécurité depuis la rupture, à l'été 2015, d'un fragile cessez-le-feu, qui a sonné le glas du processus de paix visant à mettre un terme au conflit qui a fait plus de 40.000 morts depuis 1984.

Les informations ci-dessus de l'AFP n'engagent pas la responsabilité de l'Institut kurde de Paris.