Page Précédente

Un Italien tué en Syrie en combattant aux côtés des Kurdes


Mardi 19 mars 2019 à 15h28

Champ pétrolier d'Al-Omar (Syrie), 19 mars 2019 (A — Un Italien combattant depuis près de deux ans en Syrie aux côtés des Kurdes contre les jihadistes de l'Etat islamique (EI) a été tué, ont annoncé mardi les Forces démocratiques syriennes (FDS), une alliance arabo-kurde soutenue par Washington.

Lorenzo Orsetti, 33 ans, originaire de Florence, en Toscane, a été tué lundi alors qu'il combattait auprès des FDS contre l'ultime réduit de l'EI, dans l'est de la Syrie, a indiqué à l'AFP le porte-parole des FDS, Mustafa Bali.

Cette alliance de combattants arabes et kurdes, soutenue par une coalition internationale anti-EI dirigée par les Etats-Unis, a attiré ces dernières années plusieurs combattants étrangers, y compris des Italiens.

Selon le Corriere della Sierra, 25 Italiens se sont rendus en Syrie depuis 2015 pour combattre aux côtés des Kurdes contre les jihadistes. Ils seraient encore cinq sur place, trois hommes et deux femmes.

Outre Lorenzo Orsetti, un autre Italien parti combattre avec les Kurdes, Francesco Asperti, est mort en janvier à la suite d'un accident.

Lorenzo Orsetti "était un combattant de première ligne au sein des Unités de protection du peuple (YPG)", la milice kurde qui domine les FDS.

"Il y a deux jours (...), il était sur le front et est mort au combat", a précisé M. Bali. Il "a participé à plus d'une bataille et plus d'une campagne (militaire) des FDS", a-t-il poursuivi.

Il a ainsi combattu auprès des FDS durant l'offensive turque contre l'enclave kurde d'Afrine, dans le nord de la Syrie, passée il y a un an sous le contrôle des forces d'Ankara et de leurs alliés.

"Il était aux avant-postes de la résistance contre l'invasion turque d'Afrine", se sont félicitées les YPG dans un communiqué publié mardi, faisant l'apologie du "martyr".

"Il a joué un rôle important dans la lutte pour la liberté, endurant toutes les conditions avec beaucoup de détermination", ont-elles souligné.

"Je suis conscient de tous les risques que je prends. Je suis là pour différentes raisons, la principale étant que je crois en la liberté - je suis un anarchiste - et j'étais fatigué de ma vie au sein de la société occidentale", témoigne Orsetti dans une vidéo préenregistrée diffusée par les YPG.

L'EI a diffusé lundi sur les réseaux sociaux une photo du combattant italien, qu'il a qualifié de "croisé", ainsi que des captures d'écran d'une assurance médicale et d'une carte bancaire trouvées parmi ses affaires.

"Ma femme et moi sommes très fiers. Notre fils a décidé d'affronter une bataille importante et juste, même si on savait dans le même temps qu'elle était très dangereuse", a déclaré son père Alessandro au Corriere della Sera.

"Lorenzo nous avait dit une fois qu'il aimerait être enterré en Syrie. Nous ne savons pas encore ce que nous ferons mais je pense que nous respecterons sa volonté", a ajouté M. Orsetti.

"Ciao, si vous lisez ce message, cela signifie que je ne suis plus de ce monde. Je n'ai pas de regret, je suis mort en faisant ce que je considérais juste, en défendant les plus faibles", écrit Lorenzo Orsetti dans son +testament+ cité par La Stampa et d'autres médias.

ljm/fcc/bek/hj

Les informations ci-dessus de l'AFP n'engagent pas la responsabilité de l'Institut kurde de Paris.