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Turuqie: une journaliste néerlandaise arrêtée en passe d'être expulsée (avocat)


Mercredi 9 septembre 2015 à 14h07

Diyarbakir (Turquie), 9 sept 2015 (AFP) — Une journaliste néerlandaise arrêtée en Turquie alors qu'elle couvrait les affrontements entre l'armée turque et les rebelles du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK) dans le sud-est du pays va être expulsée, a annoncé jeudi son avocat.

"Nous avons été informés qu'elle faisait l'objet d'une mesure administrative d'expulsion. Mais nous n'avons aucune explication sur les raisons d'une telle décision", a indiqué à l'AFP un de ses défenseurs, Ramazan Ay.

"Nous allons faire appel de cette décision", a-t-il ajouté.

Installée depuis 2006 en Turquie, Fréderike Geerdink a été arrêtée samedi alors qu'elle se trouvait avec des membres du Parti pour la démocratie des peuples (HDP, prokurde) dans le district de Yuksekova, dans la province de Hakkari (sud-est).

Selon son avocat, la journaliste a été formellement remise en liberté mardi et est depuis retenue dans le service des étrangers de la police locale dans l'attente de son expulsion.

Un responsable turc a déclaré à l'AFP que Mme Geerdink n'avait pas été arrêtée en raison de "ses activités de journaliste", mais parce qu'elle était entrée sans permission dans une zone nécessitant une autorisation, ce qui constituait une "atteinte à la sécurité".

Les ONG de défense de la liberté de la presse ont dénoncé cette interpellation.

Cette spécialiste du conflit kurde, établie à Diyarbakir depuis 2012 où elle collabore à des médias néerlandais et étrangers, avait déjà été détenue quelques jours en janvier pour "propagande terroriste" au profit des rebelles du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK). Elle avait été relaxée à l'issue de son procès.

Depuis la fin juillet, de violents affrontements ont repris entre les forces de sécurité turques et le PKK dans le sud-est de la Turquie.

Au début du mois, deux journalistes britanniques du site d'information Vice News ont été arrêtés dans cette région et inculpés sur la base d'accusations de "terrorisme", avant d'être remis en liberté et expulsés. Leur traducteur irakien, Mohammed Ismael Rasool, était toujours détenu dans une prison turque.

Les informations ci-dessus de l'AFP n'engagent pas la responsabilité de l'Institut kurde de Paris.