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Turquie: une trentaine d'arrestations dans des médias de langue kurde


Lundi 28 septembre 2015 à 22h12

Istanbul, 28 sept 2015 (AFP) — La police turque a interpellé lundi soir à Diyarbakir (sud-est) une trentaine de personnes à l'occasion d'une série de perquisitions au siège de plusieurs médias de langue kurde, a rapporté l'agence de presse Dogan.

Cette opération a notamment visé l'agence de presse Dicle (DIHA), ainsi que le journal Azidiye Welat, a précisé DHA.

Dans un communiqué diffusé sur les réseaux sociaux, l'agence Dicle a affirmé que 32 journalistes ou autres salariés de ces médias avaient été placés en garde à vue par la police antiterroriste.

De violents affrontements ont repris il y a deux mois entre les forces de sécurité turques et les rebelles du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK). Ils ont fait voler en éclats les discussions de paix engagées entre le gouvernement et les Kurdes fin 2012 pour tenter de mettre un terme à un conflit qui a déjà fait 40.000 morts depuis 1984.

Depuis plusieurs semaines, plusieurs médias sont la cible de descentes de police ou d'enquêtes judiciaires pour "propagande terroriste" en faveur du PKK.

Le puissant groupe Dogan, propriétaire du quotidien Hürriyet et de la chaîne d'information CNN Türk, est ainsi accusé d'avoir publié des images non censurées de soldats turcs tués par la PKK et d'avoir diffusé un entretien avec une jeune recrue de la rébellion.

Le directeur de la publication du magazine Nokta a pour sa part été brièvement placé en garde à vue après la publication en première page de son dernier numéro d'un photomontage présentant le président islamo-conservateur Recep Tayyip Erdogan prenant un "selfie" devant le cercueil d'un soldat.

A moins de deux mois des élections législatives anticipées du 1er novembre, le chef de l'Etat est accusé par ses détracteurs de vouloir faire taire toute critique contre son régime.

La Turquie est régulièrement épinglée par les ONG de défense de la liberté de la presse, qui reprochent à son gouvernement ses pressions récurrentes sur les journalistes.

Les informations ci-dessus de l'AFP n'engagent pas la responsabilité de l'Institut kurde de Paris.