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Turquie: une journaliste kurde soutenue par Banksy sort de prison


Dimanche 24 février 2019 à 13h32

Istanbul, 24 fév 2019 (AFP) — Une journaliste et illustratrice kurde, à laquelle l'artiste de rue Banksy avait apporté son soutien, a été remise en liberté conditionnelle dimanche après plus de deux ans d'emprisonnement pour des accusations de "propagande terroriste", a rapporté son employeur.

Arrêtée fin 2016, Zehra Dogan avait été condamnée en 2017 à près de trois ans de prison pour avoir notamment réalisé un tableau de la ville de Nusaybin, dans le sud-est à majorité kurde de la Turquie, ravagée par les combats qui y avaient opposé l'armée turque et la guérilla kurde du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK).

Sa remise en liberté conditionnelle a été rapportée dimanche par l'agence de presse féministe et prokurde Jinnews qui employait Mme Dogan avant son arrestation.

"Je vais continuer à faire mon travail", a déclaré à sa libération la journaliste qui apparaît souriante dans une vidéo postée par Jinnews sur les réseaux sociaux.

Jinnews, que les autorités turques accusent de faire de la propagande pour le compte du PKK, a été plusieurs fois fermée, avant de renaître de ses cendres sous un nom légèrement différent.

Le cas de Zehra Dogan a été rendu célèbre par l'artiste de rue britannique Banksy qui lui a consacré une fresque murale géante à Manhattan l'année dernière.

Le visage de la jeune femme y apparaît derrière des barreaux, entouré de séries de traits barrés comme ceux que tracent les prisonniers pour compter leurs jours de captivité.

Les ONG dénoncent régulièrement l'érosion de la liberté de la presse en Turquie, en particulier depuis une tentative de coup d'Etat en 2016 qui a été suivie d'une répression tous azimuts ayant également touché les médias.

La Turquie occupe la 157e place sur 180 au classement 2018 de la liberté de la presse établi par RSF.

Les informations ci-dessus de l'AFP n'engagent pas la responsabilité de l'Institut kurde de Paris.