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Turquie: un parti pro-kurde remplace sa dirigeante emprisonnée


Samedi 20 mai 2017 à 18h41

Ankara, 20 mai 2017 (AFP) — Le Parti démocratique des peuples (HDP), principal parti pro-kurde de Turquie, a désigné samedi sa nouvelle co-présidente, Serpil Kemalbay, après que les autorités ont emprisonné et privé de son mandat de députée la dirigeante précédente.

Serpil Kemalbay a été élue par les délégués du HDP --qui se présente souvent comme un "parti des femmes"-- réunis en congrès extraordinaire à Ankara, sous haute sécurité.

Elle succède à Figen Yuksekdag, emprisonnée et privée de son siège au Parlement en février à la suite d'une inculpation pour "propagande terroriste" et liens avec le Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK, interdit), une accusation remontant à 2013 et validée en appel l'an dernier. Elle risque 83 ans de prison.

Le co-président du HDP, Selahattin Demirtas, est emprisonné depuis novembre dernier avec huit autre députés du parti, également sous l'accusation de liens avec le PKK, un parti considéré comme terroriste par Ankara. Il risque jusqu'à 142 ans de prison.

Selahattin Demirtas, un dirigeant souvent décrit comme charismatique, a pu faire parvenir un message au congrès depuis sa prison d'Edirne (nord-ouest), salué par une ovation des délégués.

Mme Yuksekdag a également pu en faire autant depuis sa prison de Kandira (nord-ouest).

Les deux dirigeants emprisonnés avaient appelé à voter non au récent référendum sur l'élargissement des pouvoirs du président Recep Erdogan, remporté par ce dernier.

Dans son message, Mme Yuksekdag a souligné que le vote "non" du mois dernier était entré dans une nouvelle phase, celle d'"un combat plus déterminé" pour "la paix, les libertés politiques et la liberté de réunion".

Dans son allocution, la nouvelle co-présidente, Mme Kemalbay, a déclaré que son parti allait "faire avancer le combat pour la démocratie et la paix".

Les informations ci-dessus de l'AFP n'engagent pas la responsabilité de l'Institut kurde de Paris.