Page Précédente

Turquie: rejet d'une demande de remise en liberté du correspondant de RSF et deux militants


Samedi 25 juin 2016 à 13h51

Istanbul, 25 juin 2016 (AFP) — Une demande de remise en liberté du représentant en Turquie de Reporters sans Frontières et deux autres militants inculpés et écroués à Istanbul pour propagande terroriste a été rejetée, a annoncé samedi RSF à l'AFP.

Erol Önderoglu, ainsi que Ahmet Nesin, journaliste-écrivain, et Mme Sebnem Korur Fincanci, présidente de la Fondation des Droits de l'Homme (TIHV), encourent jusqu'à 14 ans et demi de prison pour avoir participé à une campagne de solidarité avec un quotidien pro-kurde ayant maille à partir avec les autorités, Özgür Gündem.

"La demande de remise en liberté déposée jeudi a été rejetée", a déclaré le directeur général de RSF Christophe Deloire depuis Paris, où est basée l'organisation de défense des droits de la presse.

"C'est une mesure punitive de les avoir placés en détention, et c'est une autre mesure punitive de les y maintenir alors qu'il y a eu un renvoi devant le tribunal et que l'enquête est close", a dit M. Deloire.

"Cela aura été l'enquête la plus rapide de l'histoire: c'est normal puisque le dossier est vide", a-t-il ajouté.

M. Deloire avait manifesté vendredi avec une trentaine d'autres personnes devant la prison de Metris à Istanbul où les trois militants ont été écroués lundi, pour demander leur "libération immédiate et inconditionnelle".

Dans son acte d'inculpation, le procureur a accusé les trois militants "d'incitation au crime" et "propagande de l'organisation", en l'occurrence les rebelles kurdes du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK). Il a requis de deux à 14 ans et demi d'emprisonnement pour chacun d'eux.

Ces arrestations ont entraîné une avalanche de protestations en Turquie et à l'étranger. La Commission européenne a estimé qu'elles "allaient à l'encontre de l'engagement de la Turquie de respecter les droits fondamentaux, y compris la liberté de la presse".

La Turquie occupe la 151è place sur 180 dans le Classement 2016 de la liberté de la presse, publié par RSF.

Les informations ci-dessus de l'AFP n'engagent pas la responsabilité de l'Institut kurde de Paris.