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Turquie : prison pour une députée kurde, nièce du chef du PKK


Jeudi 1 mars 2018 à 14h06

Istanbul, 1 mars 2018 (AFP) — Un tribunal turc a condamné à deux ans et demi de prison jeudi une députée du principal parti prokurde de Turquie qui est aussi la nièce du chef historique du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK).

Dilek Ocalan, députée du Parti démocratique des peuples (HDP) et nièce d'Abdullah Ocalan, a été condamnée à deux ans et six mois de prison pour "propagande terroriste" par un tribunal de Sanliurfa (sud-est), a rapporté l'agence de presse étatique Anadolu.

Selon Anadolu, un procureur avait requis jusqu'à cinq ans de prison contre la députée accusée d'avoir, en 2016, "légitimé" les actions du PKK et d'avoir fait de la "propagande" lors des funérailles d'un membre de cette organisation classée "terroriste" par Ankara.

La condamnation de Mme Ocalan survient sur fond de pressions accrues sur les milieux prokurdes depuis le lancement de l'offensive d'Ankara contre une milice kurde dans le nord-ouest de la Syrie, le mois dernier.

Les autorités turques accusent le HDP d'être la vitrine politique du PKK, une organisation également classée "terroriste" par l'Union européenne et les Etats-Unis.

Abdullah Öcalan, chef historique du PKK, purge depuis 1999 une peine de réclusion à vie sur l'île-prison d'Imrali (nord-ouest). Le PKK livre depuis 1984 une sanglante guérilla contre Ankara, qui a fait plusieurs dizaines de milliers de morts.

Mais le HDP a toujours rejeté les accusations de collusion avec le PKK lancées par le pouvoir turc et estime être victime d'une chasse aux sorcières en raison de son opposition au président Erdogan.

Le parti a été fortement affecté par les purges qui ont suivi le putsch manqué du 15 juillet 2016, imputé par Ankara au prédicateur Fethullah Gülen, installé aux Etats-Unis et qui nie toute implication.

Ainsi, neuf députés du HDP sont actuellement incarcérés, selon le parti, dont ses anciens co-présidents Selahattin Demirtas et Figen Yüksekdag, écroués depuis novembre 2016.

Entre ceux qui ont été arrêtés et ceux qui ont été déchus de leur mandat, seuls 46 de ses 59 députés élus en novembre 2015 siègent encore au parlement.

Les informations ci-dessus de l'AFP n'engagent pas la responsabilité de l'Institut kurde de Paris.