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Turquie : plus d'un mois de violences


Mercredi 19 août 2015 à 16h42

Istanbul, 19 août 2015 (AFP) — Huit soldats turcs ont été tués mercredi dans l'explosion d'une bombe dans le sud-est du pays, alors qu'à Istanbul une attaque a visé le palais de Dolmabahçe qui abrite les bureaux du Premier ministre.

Rappel des événements depuis l'attentat le 20 juillet à Suruç (sud), qui a fait 33 morts parmi de jeunes militants de la cause kurde et poussé Ankara à lancer une "guerre contre le terrorisme" sur deux fronts, à la fois contre les séparatistes kurdes turcs du PKK et le groupe Etat Islamique (EI).

Parallèlement à cette campagne militaire, la Turquie est confrontée à une crise politique depuis les élections législatives de juin, les islamo-conservateurs au pouvoir depuis 2002 ayant perdu leur majorité.

--JUILLET 2015--

- 20: La Turquie est rattrapée par le conflit en Syrie qui se déroule depuis plus de quatre ans à ses portes, avec un attentat à Suruç, près de la frontière syrienne, qui fait 33 morts et une centaine de blessés. Le président Recep Tayyip Erdogan dénonce une "attaque terroriste", le pouvoir évoquant un attentat suicide qu'il attribue à l'EI.

Début de manifestations, réprimées par la police, pour dénoncer la politique syrienne de M. Erdogan, accusé de complicité avec les jihadistes.

- 22: Le PKK revendique le meurtre de deux policiers retrouvés morts à leur domicile dans le sud-est, présentant son opération comme une "action punitive".

- 23: Des jihadistes ouvrent le feu à partir de la Syrie sur un poste-frontière de l'armée dans la région de Kilis. Des chars turcs tirent aussitôt sur des positions tenues en Syrie par l'EI.

- 24: Ankara lance une "guerre contre le terrorisme" affirmant viser simultanément la guérilla kurde et l'EI en Syrie. Mais les dizaines de raids aériens suivants se sont concentrés sur la guérilla kurde.

Début d'une vague d'arrestations visant des rebelles du PKK, des membres présumés de l'EI et des militants d'extrême gauche. Plusieurs centaines de personnes ont été depuis arrêtées.

- 25: "Les conditions du maintien du cessez-le-feu ont été rompues", affirme la branche armée du PKK.

- 27: Les frappes aériennes turques peuvent "modifier l'équilibre" en Syrie et en Irak, estime le Premier ministre Ahmet Davutoglu.

Ankara et Washington sont d'accord pour éliminer l'EI du nord de la Syrie. "Le but est d'établir une zone débarrassée de l'EI et d'améliorer la sécurité et la stabilité le long de la frontière", selon un responsable militaire américain.

- 28: M. Erdogan juge "impossible" de poursuivre le processus de paix avec les Kurdes tant que les rebelles du PKK continuent à procéder à des attaques meurtrières contre policiers et militaires.

L'Otan assure son allié turc de sa "forte solidarité" face au "terrorisme". Mais certains participants plaident en faveur d'"une réponse proportionnée" au PKK.

- 29: Ankara donne aux Américains le feu vert effectif à l'utilisation de la base aérienne d'Incirlik (sud) afin de mener des frappes en Syrie contre l'EI.

- AOUT -

- 5: La Turquie annonce qu'elle va bientôt lancer une "lutte d'envergure" contre l'EI dans le nord de la Syrie. Un drone américain bombarde une cible du groupe dans le nord de ce pays.

- 9: Les Etats-Unis déploient pour la première fois des chasseurs F-16 et un contingent de 300 militaires sur la base d'Incirlik pour lutter contre l'EI.

- 10: Dans le sud-est anatolien, cinq policiers et un soldat sont tués dans des attaques attribuées au PKK. Un groupe clandestin d'extrême gauche revendique un attentat contre le consulat américain d'Istanbul.

- 19 août: Huit soldats sont tués dans une attaque dans la province de Siirt (sud-est), attribuée au PKK. Depuis la reprise des attaques du groupe fin juillet, une cinquantaine de soldats et policiers ont été tués.

Des coups de feu et l'explosion d'une bombe sont entendus à Istanbul devant le palais ottoman de Dolmabahçe, où se trouvent les bureaux du Premier ministre.

La Turquie "avance rapidement" vers des élections anticipées après l'échec des tractations politiques pour la constitution d'un gouvernement de coalition, déclare Recep Tayyip Erdogan.

Les informations ci-dessus de l'AFP n'engagent pas la responsabilité de l'Institut kurde de Paris.