Vendredi 29 juillet 2011 à 17h19
ANKARA, 29 juil 2011 (AFP) — Le chef rebelle kurde Abdullah Öcalan, emprisonné à vie, a affirmé vouloir terminer son dialogue avec le gouvernement turc qu'il a accusé d'intransigeance dans le conflit kurde et demandé sa libération, rapporte vendredi l'agence pro-kurde Firat.
"Ce que j'avais à faire est terminé. Je ne ferai rien sans que l'on m'assure ma sécurité, ma santé et un espace de liberté", a indiqué le leader kurde qui dirige le PKK de sa prison et fait passer ses messages par l'intermédiaire de ses avocats.
Ce n'est pas la première fois que le chef historique du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK), emprisonné depuis 1999, menace d'arrêter ses efforts de dialogue avec le gouvernement. Cependant cette fois il semble plus décidé et accuse aussi ses rebelles, de l'avis des observateurs.
"Les deux parties (gouvernement et PKK) se servent de moi pour leurs propres intérêts. Je mets fin à ce rôle d'intermédiaire (...) Il ne peut y avoir de discussions de paix dans les conditions actuelles", souligne Öcalan qui ne précise pas quand le contact avec Ankara sera rompu.
Le Premier ministre Recep Tayyip Erdogan a lancé en 2009 une nouvelle initiative visant à résoudre la question kurde. Les autorités ont associé Öcalan à cette initiative --qui n'a pour l'instant débouché sur aucun progrès-- par le biais de ses avocats ou par un contact direct avec des responsables de sécurité.
Mercredi de retour d'une visite en Azerbaïdjan, M. Erdogan a évoqué des "dissensions" dans la direction du PKK, affirmant qu'Öcalan n'avait plus un contrôle total sur ses rebelles.
Les combats dans le sud-est anatolien, théâtre de la rébellion du PKK depuis 1984, ont considérablement augmenté depuis les dernières élections législatives de juin.
Le 16 juillet, treize soldats et sept rebelles ont péri dans des combats dans le sud-est de la Turquie, région peuplée en majorité de Kurdes. Quatre militaires ont été tués dans les jours prochains dans des accrochages.
Cet incident, le plus meurtrier pour l'armée turque depuis octobre 2008, a suscité une vive émotion et M. Erdogan a prévenu que l'armée turque allait faire payer "un prix élevé" aux rebelles.
Le PKK est considéré par de nombreux pays comme une organisation terroriste.
Les informations ci-dessus de l'AFP n'engagent pas la responsabilité de l'Institut kurde de Paris.