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Turquie: Nombreux soldats tués dans une importante attaque du PKK (médias)


Dimanche 6 septembre 2015 à 21h55

ANKARA, 6 sept 2015 (AFP) — De nombreux soldats turcs ont été tués et blessés dimanche dans une attaque d'envergure attribuée au rebelles kurdes du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK) dans le sud-est de la Turquie, ont rapporté les médias locaux.

Le nombre de militaires qui ont perdu la vie dans cette attaque survenue dans la localité de Daglica n'a pas été précisé mais le Premier ministre islamo-conservateur Ahmet Davutoglu a convoqué une réunion de sécurité d'urgence à Ankara avec les principales autorités civiles et militaires.

M. Davutoglu a précipitamment quitté Konya, ville du centre de la Turquie où il suivait une rencontre de football entre la Turquie et les Pays-Bas, pour rentrer dans la capitale.

La réunion a débuté peu après 19H30 GMT.

Lors d'un entretien à la chaîne de télévision privée A Haber, le président islamo-conservateur Recep Tayyip Erdogan s'est dit "consterné" par cette attaque, sans donner lui non plus un chiffre, indiquant qu'elle s'était produite lors d'une opération de "nettoyage" des forces armées contre des positions du PKK.

"Les conditions météo n'étaient pas favorables dans cette zone. L'incident s'est produit lors d'un nettoyage. Une attaque à la mine a été commise", a-t-il dit, promettant une réponse "très particulière et décisive".

"Les informations données par le chef de l'état-major sont de nature à nous attrister", a encore ajouté l'homme fort de Turquie.

Des chasseurs de l'aviations turque ont pilloné une dizaine de positions des rebelles dans cette zone située à la frontière avec l'Irak, a rapporté la chaîne d'information NTV.

Ankara a lancé en juillet une importante campagne "antiterroriste" à l'encontre de la guérilla kurde, mettant fin à deux ans de cessez-le-feu.

Les militaires mènent quotidiennement des opérations aériennes et terrestres contre les fiefs du PKK dans le sud-est de la Turquie et le nord de l'Irak. Quelque 70 membres des forces turques ont été tués.

Ces deux mois d'affrontements éloignent nettement l'espoir de réussir à mettre fin à un conflit vieux de trois décennies et qui a fait des dizaines de milliers de morts.

A cette crise sécuritaire en Turquie s'ajoute une crise politique en Turquie depuis les élections législatives de juin où le parti de la justice et du développement (AKP) de MM Erdogan et Davutoglu, au pouvoir depuis 2002, a perdu sa majorité gouvernementale, douchant les espoirs du chef de l'Etat de renforcer ses pouvoirs en modifiant la Constitution.

De nouvelles élections ont été convoquées pour le 1er novembre après l'échec de M. Davutoglu pour former un gouvernement de coalition avec l'opposition.

Dans ce contexte, M. Erdogan a affirmé dimanche soir à la télévision que la recrudescence des violences entre le PKK et les forces de l'ordre aurait pu être évitée si l'AKP avait obtenu le soutien des électeurs pour amender la loi fondamentale.

"Si un parti au Parlement avait obtenu 400 députés (sur 550) pour changer la constitution, cela ne se serait pas produit", a dit le président, censé être neutre.

Les informations ci-dessus de l'AFP n'engagent pas la responsabilité de l'Institut kurde de Paris.