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Turquie: manifestation devant la prison du correspondant de RSF et deux militants


Vendredi 24 juin 2016 à 11h51

Istanbul, 24 juin 2016 (AFP) — Une trentaine de manifestants ont réclamé vendredi devant la prison de Metris, à Istanbul, la libération "immédiate et inconditionnelle" du représentant de Reporters sans Frontières en Turquie et deux autres militants inculpés et écroués pour propagande terroriste, à l'initiative de RSF.

Erol Önderoglu, ainsi que Ahmet Nesin, journaliste-écrivain, et Mme Sebnem Korur Fincanci, présidente de la Fondation des Droits de l'Homme (TIHV), encourent jusqu'à 14 ans et demi de prison pour avoir participé à une campagne de solidarité avec un quotidien pro-kurde ayant maille à partir avec les autorités, Özgür Gündem.

Les manifestants, des membres de RSF ainsi que d'autres défenseurs de droit de l'Homme dont Kadri Gürsel, éditorialiste d'opposition, ont réclamé la libération des trois militants dont ils arboraient les photos.

Dénonçant la "spirale infernale" que le président turc Recep Tayyip "Erdogan est en train de mettre en place", le directeur général de RSF Christophe Deloire a déploré dans une déclaration à l'AFP que "non seulement les journalistes qui lui déplaisent peuvent être licenciés ou mis en prison" mais encore "ceux qui les défendent peuvent (aussi) se retrouver en prison".

Erol Önderoglu, "qui se bat depuis 20 ans pour la liberté de la presse en Turquie" et "dénonce les abus de la loi antiterroriste (...) en est aujourd'hui la victime. Et c'est au nom de cette loi antiterroriste scélérate et absurde qu'il se retrouve en prison", a-t-il ajouté.

"Il va bien parce qu'il a le sens du combat et ce combat il va continuer à le mener", a poursuivi M. Deloire au sujet du journaliste franco-turc.

Dans son acte d'inculpation, le procureur a accusé les trois militants "d'incitation au crime" et "propagande de l'organisation", en l'occurrence les rebelles kurdes du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK). Il a requis de deux à 14 ans et demi d'emprisonnement pour chacun d'eux.

Ces arrestations ont entraîné une avalanche de protestations en Turquie et à l'étranger. La Commission européenne a estimé qu'elles "allaient à l'encontre de l'engagement de la Turquie de respecter les droits fondamentaux, y compris la liberté de la presse".

La Turquie occupe la 151è place sur 180 dans le Classement 2016 de la liberté de la presse, publié par RSF.

Les informations ci-dessus de l'AFP n'engagent pas la responsabilité de l'Institut kurde de Paris.