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Turquie : libération d'une journaliste de la BBC en langue turque


Dimanche 27 novembre 2016 à 18h13

Istanbul, 27 nov 2016 (AFP) — Les autorités turques ont libéré dimanche une journaliste travaillant pour le service en langue turque de la BBC arrêtée la veille dans le sud-est de la Turquie, une région en majorité peuplée de Kurdes, a annoncé ce média.

Hatice Kamer "est accusée d'avoir apporté son soutien à l'organisation terroriste PKK (séparatistes kurdes de Turquie) à travers son reportage", a de son côté expliqué la radio-télévision allemande Westdeutscher Rundfunk (WDR) pour laquelle cette femme de 39 ans travaille également, après lui avoir parlé au téléphone.

"On lui a dit qu'elle devrait passer en jugement", a ajouté WDR, selon qui Hatice Kamer a assuré qu'il n'y avait pas de preuves pour étayer cette accusation.

La journaliste avait été interpellée pendant qu'elle couvrait un accident qui a fait 11 morts et cinq disparus dans une mine de cuivre de la région de Siirt, selon un communiqué de BBC Turkce (BBC Turque) diffusé via son site internet.

Elle a été retenue toute la nuit au quartier général de la police de Siirt, mais se porte bien, a raconté ce média.

Hatice Kamer, qui est aussi membre de la direction d'une association de journalistes dans le sud-est de la Turquie, cherchait à entrer en contact avec des familles de mineurs après l'accident du 17 novembre, tandis que les efforts pour retrouver les disparus se poursuivaient dans la mine, a précisé BBC Turkce.

Depuis la tentative de coup d'Etat du 15 juillet en Turquie, de vastes purges sont en cours, visant notamment les médias et les journalistes turcs.

Selon le site internet de la Plateforme pour un journalisme indépendant, 145 journalistes sont désormais derrière les barreaux dans ce pays. Le cas le plus emblématique est celui de Cumhuriyet, le principal quotidien d'opposition, dont le patron, le rédacteur en chef et plusieurs journalistes ont été arrêtés.

La Turquie est 151e au classement mondial de la liberté de la presse établi par l'ONG Reporters sans Frontières (RSF) en 2016, derrière le Tadjikistan et juste devant la République démocratique du Congo.

De nombreux journalistes arrêtés sont du sud-est de la Turquie, où les autorités luttent contre les rebelles du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK).

Les informations ci-dessus de l'AFP n'engagent pas la responsabilité de l'Institut kurde de Paris.