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Turquie: les rebelles du PKK annoncent la fin de leur trêve militaire préélectorale


Jeudi 5 novembre 2015 à 12h27

Istanbul, 5 nov 2015 (AFP) — Les rebelles du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK) ont annoncé jeudi la fin de la suspension de leurs opérations militaires contre la Turquie, décrétée avant les législatives remportées dimanche par le parti du président Recep Tayyip Erdogan.

"La période de suspension unilatérale (des opérations militaires) est terminée au regard de la politique de guerre et des attaques de l'AKP (Parti de la justice et du développement, islamo-conservateur)", écrit le PKK dans une déclaration reproduite par l'agence de presse kurde Firat News.

Le 10 octobre dernier, les rebelles avaient annoncé le début d'une "période d'inactivité" avant les législatives, afin de ne pas "empêcher une élection équitable" le 1er novembre. Ils avaient toutefois précisé qu'ils répondraient à toutes les attaques turques.

Depuis dimanche, l'aviation d'Ankara a déjà mené deux séries de frappes aériennes contre des objectifs du PKK, aussi bien dans le sud-est à majorité kurde de la Turquie que dans leur bastion des montagnes du nord de l'Irak.

Des affrontements violents ont également opposé ces derniers jours les rebelles aux forces de sécurité turques dans plusieurs villes de Turquie, ftuant au moins 2 soldats et quatre militants kurdes. L'état-major turc a pour sa part affirmé jeudi que ses frappes aériennes avaient provoqué la mort de 16 militants du PKK.

M. Erdogan a répété mercredi que les opérations militaires turques se poursuivraient "jusqu'à ce que l'organisation terroriste quitte le sol turc et enterre ses armes",

Après plus de deux ans de cessez-le-feu, les combats ont repris fin juillet entre le PKK et l'armée ou la police turques, faisant de nombreuses victimes. Ils ont fait voler en éclat le fragile processus de paix engagé à l'automne 2012 pour mettre un terme à ce conflit, qui a fait plus de 40.000 morts depuis 1984.

Lors du scrutin de dimanche, l'AKP a regagné le contrôle exclusif du Parlement, qu'il avait perdu en juin, en totalisant 49,4% des suffrages et 317 sièges de députés, sur 550.

Les informations ci-dessus de l'AFP n'engagent pas la responsabilité de l'Institut kurde de Paris.