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Turquie: le rival d'Erdogan porte plainte après un montage vidéo


Jeudi 25 mai 2023 à 12h09

Istanbul, 25 mai 2023 (AFP) — Kemal Kiliçdaroglu, qui défiera de nouveau Recep Tayyip Erdogan dimanche au second tour de la présidentielle turque, a porté plainte contre le chef de l'Etat après la diffusion d'un montage vidéo l'associant aux combattants du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK).

"Nous avons procédé au dépôt d'une plainte", a tweeté mercredi Celal Çelik, l'avocat du Parti républicain du peuple (CHP) dirigé par M. Kiliçdaroglu, précisant réclamer un million de livres turques, soit près de 47.000 euros.

Le président Erdogan, lors d'un grand meeting le 7 mai à Istanbul, avait diffusé un court clip montrant selon lui que M. Kiliçdaroglu "avance main dans la main avec le PKK", organisation qualifiée de terroriste par Ankara et ses alliés occidentaux.

Sur les images, le candidat de l'opposition appelle en musique à aller "ensemble aux urnes" pour la présidentielle, aussitôt imité par un commandant du PKK tapant dans ses mains.

Le président turc, arrivé en tête du premier tour avec 49,5% des voix, a reconnu publiquement lundi qu'il s'agissait d'un montage, répétant toutefois que son rival "s'est allié à l'organisation terroriste PKK", une affirmation infondée.

"Comment une personne assise dans le fauteuil présidentiel peut-elle s'abaisser à cela ?", avait fulminé M. Kiliçdaroglu, à la tête d'une coalition réunissant six partis de l'opposition, après la diffusion de la vidéo mensongère à une semaine du premier tour.

Le candidat, qui a recueilli 44,9% des voix au premier tour, a durci le ton sur la question des réfugiés et du terrorisme pour tenter de rattraper son retard.

M. Kiliçdaroglu a reçu au premier tour de scrutin le soutien du principal parti pro-kurde, le HDP, que les autorités accusent d'être lié au PKK.

Le chef de l'Etat et son camp mènent campagne en reprenant jour après jour ces mêmes accusations de soutien au terrorisme et de collusion avec le PKK contre M. Kiliçdaroglu.

Les informations ci-dessus de l'AFP n'engagent pas la responsabilité de l'Institut kurde de Paris.