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Turquie: le président Erdogan souhaite une nouvelle Constitution


Vendredi 14 août 2015 à 20h11

Istanbul, 14 août 2015 (AFP) — Le président turc, Recep Tayyip Erdogan, a souhaité vendredi le vote d'une nouvelle Constitution pour étendre les pouvoirs du chef de l'Etat, alors que le pays se dirige vers de nouvelles élections après l'échec des discussions pour former un gouvernement de coalition.

"Que vous soyiez d'accord ou non, le régime turc a changé" et "maintenant, il faut donner un cadre légal" à la fonction de président "au moyen d'une nouvelle Constitution", a déclaré M. Erdogan au cours d'un discours dans la région de Rize (nord-est), sur les bords de la Mer Noire.

Alors qu'il est le premier président de Turquie à avoir été élu, l'an passé, au suffrage universel direct, Recep Tayyip Erdogan s'est par ailleurs dit "prêt" pour une nouvelle élection présidentielle, si nécessaire.

Accusé par ses détracteurs d'outrepasser régulièrement les fonctions dévolues à sa tâche, le chef d'Etat turc leur a répondu: "Je suis désolé, mais je ne serai pas le type de président dont ils veulent".

Celui qui a été Premier ministre de 2003 à 2014 demande au Parlement de voter une Constitution qui accorderait au président des pouvoirs plus étendus. Un projet mis à mal à l'issue des dernières élections.

Le Parti de la justice et du développement (AKP, parti islamo-conservateur au pouvoir), qui régnait depuis 2002 sans partage, a subi un sérieux revers lors du scrutin législatif du 7 juin, qui ne lui a pas permis d'obtenir la majorité absolue et de former un gouvernement seul.

A l'issue d'ultimes négociations infructueuses entre l'AKP et les sociaux-démocrates (CHP), le Premier ministre turc, Ahmet Davutoglu, avait estimé jeudi que "la seule option" qui s'offrait au pays était d'organiser de nouvelles élections.

Les récents sondages donnent à l'AKP entre 42 et 43% des intentions de votes, ce qui permettrait au parti islamo-conservateur de former seul un gouvernement.

Le Parti démocratique du peuple (HDP, prokurde), dont le score de 13% au dernier scrutin a largement contribué à faire échouer l'ambition de M. Erdogan, s'est empressé de le railler sur le réseau social Twitter avec le hashtag #SeniYineBaskanYaptirmayacagiz ("On ne te laissera pas devenir président encore").

Les informations ci-dessus de l'AFP n'engagent pas la responsabilité de l'Institut kurde de Paris.