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Turquie: le Premier ministre doit présenter le gouvernement de transition au président


Vendredi 28 août 2015 à 12h51

Ankara, 28 août 2015 (AFP) — Le Premier ministre turc Ahmet Davutoglu doit soumettre vendredi au président Recep Tayyip Erdogan la composition d'un gouvernement de transition qui doit diriger le pays jusqu'aux élections anticipées en novembre.

L'entretien du Premier ministre avec le président doit débuter à 14H45 GMT, a annoncé la présidence dans un communiqué.

M. Erdogan a appelé à de nouvelles élections après l'échec des négociations pour la formation d'un gouvernement de coalition.

Interrogé sur la composition du gouvernement, le vice-Premier ministre Numan Kurtulmus s'est refusé à tout détail.

"Nous parlons d'un gouvernement provisoire, qui est à l'entière discrétion du Premier ministre", a-t-il déclaré à la chaîne privée NTV, précisant que "selon la loi, le cabinet doit être formé demain (samedi, ndlr) au plus tard".

La Constitution turque prévoit que tous les partis représentés au Parlement aient des postes dans ce gouvernement de transition.

Mais les sociaux-démocrates (CHP, deuxième force au Parlement) et les nationalistes (MHP, troisième) ont tous deux refusé d'y participer, alors que le Parti pour la démocratie des peuples (HDP, prokurde) a accepté de s'y joindre.

Ce sera la première fois dans l'histoire de la Turquie que des élus d'un parti prokurde feront partie d'un gouvernement, et que le HDP deviendra le partenaire principal de l'AKP dans un nouveau cabinet.

Une situation inédite et délicate, puisque le président turc et son Premier ministre accusent le HDP d'être le prolongement politique du PKK (Parti des travailleurs du Kurdistan), considéré comme une organisation terroriste par la Turquie et plusieurs pays.

Les combats entre l'Etat turc et les rebelles kurdes du PKK ont repris depuis la fin du mois dernier, mettant fin à une trêve en vigueur depuis 2013.

Le coprésident du HDP Selahattin Demirtas a annoncé que son parti allait prendre place dans le gouvernement provisoire.

"Les ministères ne sont pas la propriété de l'AKP (au pouvoir), pourquoi devrions-nous leur laisser ?", a déclaré M. Demirtas, cité par des médias locaux.

Le législateur Turgrul Turkes, membre du MHP, a lui suivi une ligne différente de son parti et accepté l'offre de se joindre au gouvernement transitoire, une décision vivement dénoncée par la direction de sa formation.

Les islamo-conservateurs de l'AKP, qui règnent sans partage depuis 2002, et ont subi un revers électoral en juin, espèrent capter les voix nationalistes lors du prochain scrutin et ainsi retrouver la majorité absolue pour former seuls un gouvernement.

Les informations ci-dessus de l'AFP n'engagent pas la responsabilité de l'Institut kurde de Paris.