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Turquie: le parti prokurde cible de très nombreuses manifestations dans la nuit


Mercredi 9 septembre 2015 à 08h56

Ankara, 9 sept 2015 (AFP) — Des manifestants nationalistes ou proches du pouvoir ont attaqué dans la nuit de nombreux bureaux du principal parti prokurde de Turquie, dont son siège à Ankara, pour dénoncer les récentes attaques meurtrières du PKK, a annoncé mercredi ce parti.

"Le nombre de nos bureaux attaqués durant ces deux jours, et surtout la nuit dernière, se monte à plusieurs dizaines", a déclaré sous couvert de l'anonymat à l'AFP un responsable du Parti démocratique des peuples (HDP).

"D'important dégâts sont à déplorer", a ajouté ce responsable.

Dans la capitale, Ankara, quelque 7.000 manifestants ont défilé tard lundi dans le centre-ville pour dénoncer le "terrorisme" du PKK, a rapporté un photographe de l'AFP. La police est intervenue dans la nuit en faisant usage de gaz lacrymogènes pour disperser une partie des protestataires qui bloquaient une rue.

Un autre groupe d'une centaine de personnes a attaqué des bureaux du HDP dans le quartier de Kavaklidere, incendiant une partie des locaux.

Le siège du quotidien Hürriyet à Istanbul a également été attaqué mardi soir, pour la deuxième fois depuis dimanche, par des partisans du gouvernement qui lui reprochent d'être hostile au président islamo-conservateur Recep Tayyip Erdogan.

Mardi soir, le Premier ministre avait condanné ces manifestations et lancé un appel au calme.

"L'objectif du terrorisme est de porter atteinte à nos liens fraternels inébranlables. Attaquer la presse et les propriétés des partis politiques est inacceptable", a-t-il lancé sur son compte Twitter, "personne ne peut se substituer à la loi".

Depuis dimanche, le PKK a multiplié les embuscades meurtrières dans l'est et le sud-est du pays, tuant plus de 30 soldats ou policiers. L'armée turque a riposté en multipliant les frappes aériennes contre les bases arrière du mouvement. Des unités des forces spéciales sont également entrées sur le sol irakien pour y poursuivre des combattants du PKK.

Les informations ci-dessus de l'AFP n'engagent pas la responsabilité de l'Institut kurde de Paris.