Page Précédente

Turquie: le Nouvel An kurde sous le signe du référendum


Mardi 21 mars 2017 à 14h27

Diyarbakir (Turquie), 21 mars 2017 (AFP) — Des dizaines de milliers de personnes ont célébré mardi le Nouvel An Kurde (Newroz) à Diyarbakir, dans le sud-est de la Turquie, avec un mot d'ordre: "Non" au référendum sur l'extension des pouvoirs du président Recep Tayyip Erdogan.

Les célébrations se sont déroulées sous haute sécurité, l'ensemble du site, situé en lisière de la "capitale" du sud-est à majorité kurde, étant ceint par les barrières de la police, tandis que des hélicoptères survolaient la scène.

Seul un incident a quelque peu troublé la manifestation : un homme qui avait affirmé transporter une bombe avant de tenter de poignarder des policiers a été abattu par les forces de sécurité, ont déclaré les autorités à l'AFP.

La foule brandissait des drapeaux du parti prokurde HDP, ainsi que des bannières vertes, rouges et jaunes frappées du mot "Non" en turc et en kurde.

Quelques participants brandissaient le portrait d'Abdullah Öcalan, chef historique emprisonné depuis 1999 du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK), une organisation classée "terroriste" par Ankara et ses alliés occidentaux.

Sur fond de musique kurde, les chants et danses des participants étaient interrompus par des slogans de soutien à M. Öcalan, malgré les appels répétés des organisateurs à éviter les slogans et pancartes pouvant être assimilés à de la propagande pour le PKK.

Le sud-est de la Turquie est sous tension depuis la reprise des violences entre le PKK et Ankara après la rupture, à l'été 2015, d'un fragile cessez-le-feu visant à mettre fin à un conflit qui a fait plus de 40.000 morts depuis 1984.

Les Turcs doivent voter le 16 avril sur un réforme constitutionnelle visant à étendre les pouvoirs du président Erdogan.

Si les autorités affirment que cette réforme est nécessaire pour assurer la stabilité du pays, l'opposition dénonce une dérive autoritaire.

Une vague de purges sans précédent a par ailleurs été engagée après le coup d'Etat manqué du 15 juillet. Plus de 43.000 personnes ont ainsi été arrêtées, donc une dizaine de députés du HDP.

"Nous allons poursuivre notre combat pour la paix", ont indiqué mardi dans un communiqué les co-présidents emprisonnés du HDP, Selahattin Demirtas et Figen Yüksekdag.

Les informations ci-dessus de l'AFP n'engagent pas la responsabilité de l'Institut kurde de Paris.