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Turquie: le ministre de l'Energie dénonce les "sabotages" du PKK


Mercredi 19 août 2015 à 11h48

Ankara, 19 août 2015 (AFP) — Le ministre turc de l'Energie Taner Yildiz a vivement dénoncé mercredi les "sabotages" et actes de violences perpétrées par les rebelles kurdes contre des installations énergétiques dans le sud-est majoritairement kurde de Turquie qui ont privé d'électricité ces derniers jours des villes entières.

"Les activités et les actes de sabotage et de violence commises par le PKK (Parti des travailleurs du Kurdistan) dans nos régions du sud-est affectent en tout premier lieu nos concitoyens kurdes", a-t-il dit lors d'une réunion avec la presse, dont l'AFP.

Le ministre a expliqué que notamment les villes de Varto et de Lice, environ 30.000 habitants chacune où des heurts particulièrement violents ont été signalés entre rebelles et l'armée, avaient été privées pendant plusieurs jours d'électricité en raison de la destruction par les rebelles des centrales d'approvisionnement électrique.

En réaction à la gravité de la situation, Ankara a déclaré un couvre feu temporaire dans plusieurs villes du sud-est.

M. Yildiz a précisé que huit grandes centrales, 28 transformateurs et près de 1.500 poteaux électriques avaient été détruits ces deux dernières semaines par la guérilla kurde qui s'en prend aux intérêts de l'Etat turc.

Le PKK s'en est aussi pris à des oléoducs et gazoducs traversant les zones orientales de la Turquie.

La Turquie traverse une période d'instabilité depuis les élections de juin où le parti islamo-conservateur au pouvoir depuis 2002 a perdu sa majorité gouvernementale, en raison notamment de la victoire du parti pro-kurde HDP (parti démocratique des peuples), considéré comme les tenants du pouvoir comme la "vitrine politique" du PKK.

Ankara a déclenché le mois dernier une offensive militaire à la fois contre le PKK et contre le groupe de l'Etat islamique (EI) en Syrie.

Tout comme son gouvernement, M. Yildiz a vivement critiqué le HDP, l'accusant de vouloir provoquer un terrain propice aux violences du PKK. "Des gens ont voté pour ce parti uniquement pour écarter l'AKP du pouvoir", a-t-il affirmé.

Des élections anticipées se profilent largement pour l'automne, le Premier ministre en exercice, Ahmet Davutoglu, ayant échoué à constituer un gouvernement de coalition avec l'opposition et remis mardi son mandat mardi au président Recep Tayyip Erdogan.

Les informations ci-dessus de l'AFP n'engagent pas la responsabilité de l'Institut kurde de Paris.