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Turquie : le couvre-feu partiellement levé dans le coeur historique de Diyarbakir


Mercredi 3 février 2016 à 17h56

Diyarbakir (Turquie), 3 fév 2016 (AFP) — Les autorités ont partiellement levé mercredi le couvre-feu imposé dans le district historique de Diyarbakir, la grande ville du sud-est à majorité kurde de Turquie, en proie à de violents combats entre les forces de sécurité et les rebelles kurdes.

Sitôt la mesure annoncée, des centaines d'habitants ont quitté à la hâte le district de Sur où ils vivaient retranchés en emportant avec eux quelques effets personnels, tapis, matelas ou électroménager, a constaté un journaliste de l'AFP.

A partir du 2 décembre, un couvre-feu a été décrété dans de nombreux quartiers de Sur, ceint de murailles de l'ère romaine inscrites au patrimoine mondial de l'Unesco. Il a été levé mercredi dans neuf quartiers de l'ouest du district mais restait en vigueur dans six autres quartiers de sa partie orientale, ont annoncé les autorités.

L'armée et la police turques ont lancé dans cet entrelacs de ruelles une opération de grande ampleur destinée à reprendre le contrôle de quartiers entiers où des jeunes militants armés du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK) ont érigé des barricades, creusé des tranchées et défié l'Etat en y déclarant l'autonomie.

De violents combats continuent de s'y dérouler, qui ont fait de nombreuses victimes parmi les forces de sécurité et les combattants de la rébellion.

Des dizaines de civils y ont également été tués, selon le Parti démocratique des peuples (HDP, prokurde).

Selon les ONG, ces affrontements ont provoqué d'importants dégâts et contraint, depuis le début décembre, près de 50.000 habitants de Sur à quitter leur domicile. Entre 65.000 et 70.000 personnes vivaient dans ce district avant le début des combats.

Après plus de deux ans de cessez-le-feu, le conflit kurde a repris l'été dernier, faisant voler en éclats les pourparlers de paix engagés par le gouvernement islamo-conservateur turc avec le PKK à l'automne 2012. Ce conflit a fait plus de 40.000 morts depuis 1984.

Les informations ci-dessus de l'AFP n'engagent pas la responsabilité de l'Institut kurde de Paris.