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Turquie: le chef kurde estime "impossible" des élections dans les zones kurdes


Mercredi 2 septembre 2015 à 15h02

Ankara, 2 sept 2015 (AFP) — Le chef de file du parti prokurde de Turquie Selahattin Demirtas a jugé mercredi que les violences qui opposent les forces de sécurité aux rebelles kurdes dans le sud-est du pays y rendent "impossible" l'organisation les législatives anticipées du 1er novembre.

"Les conditions ne sont pas réunies dans l'Est pour y organiser des élections (...) si la violence continue, les élections ne pourront pas se tenir", a estimé M. Demirtas cité par l'édition internet du quotidien Hürriyet.

"Nos camarades qui sont revenus de la région ne disent rien de bon", a ajouté le coprésident du Parti démocratique des peuples (HDP) en évoquant les récentes missions d'observation envoyées par son mouvement dans le sud-est à majorité kurde du pays.

Le HDP a obtenu un franc succès lors des législatives du 7 juin en recueillant 13% des voix et 80 des 550 sièges de députés. Ce score a largement contribué à priver le Parti de la justice et du développement (AKP, islamo-conservateur) du président Recep Tayyip Erdogan de la majorité absolue qu'il détenait depuis 2002.

Le chef de l'AKP et Premier ministre Ahmet Davutoglu ayant échoué à former un gouvernement de coalition, M. Erdogan a convoqué un nouveau scrutin pour le 1er novembre. Le chef de l'Etat espère que son parti y retrouvera sa majorité absolue pour continuer de gouverner seul et instaurer un régime présidentiel fort.

Fort de son succès de juin, M. Demirtas a confirmé ses prétentions électorales en se fixant pour objectif de rafler 20% des suffrages.

La Turquie a lancé fin juillet une "guerre contre le terrorisme" qui vise le groupe jihadiste Etat islamique (EI) mais surtout les rebelles du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK).

Depuis plus d'un mois, les opérations militaires de l'armée turque et les attentats du PKK contre les forces de l'ordre se succèdent à un rythme quotidien dans le pays. Selon un bilan provisoire cité par la presse progouvernementale, ces violences ont tué près de 70 soldats, policiers ou gendarmes et un millier de rebelles.

Les informations ci-dessus de l'AFP n'engagent pas la responsabilité de l'Institut kurde de Paris.