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Turquie: le bâtonnier de Diyarbakir menacé de plus de 7 ans de prison pour "propagande terroriste"


Vendredi 6 novembre 2015 à 13h45

Ankara, 6 nov 2015 (AFP) — Le bâtonnier de l'ordre des avocats de Diyarbakir, principale ville du sud-est à majorité kurde de la Turquie, a annoncé vendredi qu'il allait bientôt être jugé pour "propagande terroriste" et qu'il risquait jusqu'à sept ans et demi de prison.

Avocat connu et engagé de la cause kurde, Tahir Elçi est poursuivi pour avoir affirmé à la télévision que le Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK), qui mène la rébellion depuis 1984 en Turquie, "n'est pas une organisation terroriste".

"Le PKK est un mouvement politique qui a d'importantes revendications politiques et qui dispose d'un large soutien, même si certaines de ses actions sont de caractère terroriste", avait-il ajouté mi-octobre sur la chaîne d'information CNN-Türk.

M. Elçi avait été interpellé le 20 octobre dans son bureau de Diyarbakir puis inculpé d'"apologie du terrorisme par voie de presse" par un tribunal d'Istanbul, avait d'être remis en liberté sous contrôle judiciaire.

La date de son procès, à Istanbul, n'a pas encore été fixée, a indiqué l'agence de presse Dogan. Selon les réquisitions du parquet cité par l'agence, il risque une peine d'un an et demi à sept ans et demi d'emprisonnement.

Après trois ans de discussions, le processus de paix engagé entre le gouvernement islamo-conservateur d'Ankara et les rebelles kurdes turcs du PKK a capoté à la veille des élections législatives du 7 juin.

Des combats meurtriers ont repris fin juillet entre les deux parties. Depuis, les attentats ciblés des rebelles contre les soldats ou policiers turques et les représailles militaires turques se succèdent à un rythme presque quotidien, faisant de nombreuses victimes.

Le PKK a annoncé jeudi avoir suspendu sa trêve déclarée à la veille des législatives du 1er novembre, remportées haut la main par le parti du président Recep Tayyip Erdogan qui a regagné la majorité absolue qu'il avait perdue lors du scrutin de juin.

Les informations ci-dessus de l'AFP n'engagent pas la responsabilité de l'Institut kurde de Paris.