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Turquie: la réponse aux violences dans le sud-est sera dure (Erdogan)


Dimanche 16 juillet 2006 à 18h27

ANKARA, 16 juil 2006 (AFP) — Le Premier ministre turc a annoncé dimanche que son gouvernement comptait adresser une réponse dure aux violences perpétrées par les rebelles kurdes, qui ont coûté la vie jeudi à treize membres des forces de sécurité dans le sud-est du pays, à majorité kurde.

"Nous avons jusqu'ici essayé de traiter ce problème avec patience (...), avec une approche démocratique..., (mais) ces actions sont insupportables", a prévenu Recep Tayyip Erdogan lors d'un discours télévisé à Agri (est).

"Je dois dire que le gouvernement qui se réunit demain (lundi) doit être prêt à beaucoup de choses", a ajouté M. Erdogan.

Des rebelles kurdes ont tué dans la nuit de samedi à dimanche sept soldats et un membre d'une milice kurde anti-PKK soutenant l'armée, dans des affrontements dans la province de Siirt (sud-est), selon des responsables turcs cités par l'agence Anatolie.

L'armée turque, qui a lancé une opération de sécurité à l'aube, a bombardé la zone où les rebelles avaient fui et y a déployé des renforts, dont des commandos d'élite, selon la chaîne CNN-Turk.

Jeudi, cinq soldats turcs avaient été tués et quatre autres blessés, leur véhicule ayant sauté sur une mine dans la province de Bitlis (sud-est).

Dans la ville voisine de Bingol, un militant du PKK a été tué après le refus de rebelles de se rendre au cours d'une intervention des forces de sécurité, selon le gouverneur local cité par l'agence Anatolie.

A Ankara, le conseil de lutte antiterroriste, composé de ministres, de généraux et de responsables de la sécurité, et présidé par le ministre des Affaires étrangères Abdullah Gul, a analysé la situation lors d'une réunion d'urgence.

Depuis que les rebelles du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK - interdit) ont lancé en 1984 des opérations armées pour obtenir l'autonomie, plus de 37.000 personnes ont été tuées.

Le PKK, qui revendique l'autonomie du Sud-Est, est considéré comme une organisation terroriste par Ankara, Washington et l'Union européenne.

Les affrontements se sont multipliés depuis que le PKK a mis fin au cessez-le feu en 2004.

M. Erdogan a plaidé à plusieurs reprises pour une résolution du conflit plus démocratique et prenant en compte le développement économique de la minorité kurde.

Le gouvernement refuse cependant de négocier avec le PKK. M. Erdogan avait indiqué en avril qu'il éviterait également de dialoguer avec le principal parti politique kurde, le Parti pour une société démocratique (DTP), jusqu'à ce qu'il dénonce ouvertement le PKK comme un groupe terroriste.

Au moins 84 rebelles et 49 membres des forces de sécurité, ont été tués cette année, selon un décompte de l'AFP. Les militants kurdes ont également revendiqué 11 attentats à la bombe dans des villes, dans lesquels neuf personnes ont été tuées et 140 autres blessées.

Les informations ci-dessus de l'AFP n'engagent pas la responsabilité de l'Institut kurde de Paris.