Page Précédente

Turquie: la banque centrale soutient la livre, plombée par la crise politique


Vendredi 14 août 2015 à 09h19

Istanbul, 14 août 2015 (AFP) — La banque centrale de Turquie a annoncé vendredi une baisse de ses taux appliqués aux dépôts en dollars pour enrayer la chute de la livre turque (LT) provoquée par l'échec des négociations politiques pour la formation d'un gouvernement de coalition en Turquie, sur fond de violences avec la rébellion kurde.

Au lendemain d'une journée turbulente où la Bourse d'Istanbul a perdu 1,39% et la monnaie turque a dévissé d'environ 1,5% en une seule journée, les marchés réclamant la dissipation des incertitudes, la livre a affiché vendredi un nouveau bas record avec une perte de 0,85% contre le billet vert qui s'échangeait à 2,84 TL et 0,95% contre l'euro (3,17 TL).

Dans la matinée, la banque centrale a décidé de réduire de 3% à 2,75% ses taux appliqués aux dépôts en dollars à une semaine.

La Bourse d'Istanbul a pour sa part perdu 0,50% à l'ouverture.

Des élections anticipées se profilent en Turquie après l'échec jeudi de négociations pour former un gouvernement de coalition, le pouvoir islamo-conservateur espérant à cette occasion retrouver la majorité absolue qu'il a perdu au Parlement à l'issue des législatives de juin.

Cette crise politique intervient à un moment où la Turquie a déclenché le mois dernier une offensive militaire à la fois contre la rébellion kurde du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK), en Turquie et en Irak, et contre le groupe de l'Etat islamique (EI) en Syrie.

Elle s'ajoute aussi aux difficultés économiques du pays émergent, qui était déjà dans une passe difficile avec un tourisme en berne et une chute de la croissance.

"Nous voyons maintenant que la Turquie progresse vers un nouveau tour des élections générales. L'incertitude dans l'arène politique restera et s'intensifiera probablement dans la période à venir. Un tel paramètre se traduirait par des pressions à la baisse sur l'activité économique et rendra nerveux les marchés financiers", a commenté Deniz Ciçek, économiste à la Finansbank.

Les informations ci-dessus de l'AFP n'engagent pas la responsabilité de l'Institut kurde de Paris.