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Turquie: l'attentat d'Ankara "acte terroriste collectif" (Erdogan)


Jeudi 22 octobre 2015 à 14h28

Ankara, 22 oct 2015 (AFP) — Le double attentat suicide d'Ankara, qui a fait 102 morts le 10 octobre, est un "acte terroriste collectif" dans lequel le groupe Etat islamique (EI), les rebelles kurdes et la Syrie on joué un rôle, a estimé jeudi le président turc Recep Tayyip Erdogan.

"Dans cette affaire, il y a Daech (acronyme arabe de l'EI), il y a le PKK (Parti des travailleurs du Kurdistan), il y a les +moukhabarat+ (services de renseignement syriens), il y a le PYD (Parti de l'union démocratique kurde, proche du PKK)", a déclaré M. Erdogan lors d'un discours à Ankara.

"Ils ont tous ensemble planifié cette opération", a-t-il affirmé.

"Certains se lèvent et disent: +c'est Daech qui l'a fait, c'est je ne sais qui d'autre qui l'a fait+. C'est un acte terroriste tout à fait collectif", a insisté l'homme fort du pays.

Le double attentat suicide qui a frappé le 10 octobre un rassemblement pour la paix à l'appel de militants de gauche et de la cause kurde devant la gare centrale d'Ankara a tué 102 personnes, selon le dernier bilan officiel.

Sans exclure formellement le rôle du PKK, le gouvernement islamo-conservateur d'Ankara a rapidement fait du groupe EI le "suspect numéro 1" de cette attaque, la plus meurtrière jamais perpétrée sur le sol turc.

Le bureau du procureur d'Ankara a confirmé lundi avoir formellement identifié l'un des deux kamikazes comme Yunus Emre Alagöz, un jeune Turc originaire de la ville d'Adiyaman (sud) soupçonné d'avoir combattu dans les rangs de l'EI en Syrie.

Cet homme est le frère de l'auteur présumé d'un autre attentat similaire qui a fait 34 morts en juillet dans la ville-frontière de Suruç (sud).

A la veille des élections législatives anticipées du 1er novembre, le double attentat d'Ankara a relancé les critiques contre M. Erdogan, accusé par l'opposition d'avoir délibérément négligé la sécurité de la manifestation visée.

Après plus de deux ans de cessez-le-feu, les hostilités ont repris depuis trois mois entre les forces de sécurité turques et les rebelles du PKK.

Les informations ci-dessus de l'AFP n'engagent pas la responsabilité de l'Institut kurde de Paris.