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Turquie: l'ambassadeur américain convoqué après des déclarations de Washington sur les Kurdes de Syrie (médias)


Mardi 9 février 2016 à 19h47

Ankara, 9 fév 2016 (AFP) — L'ambassadeur des Etats-Unis à Ankara a été convoqué mardi au ministère turc des Affaires étrangères après des déclarations la veille d'un responsable américain affirmant que le principal parti kurde de Syrie n'était pas "terroriste", ont rapporté les médias.

Les autorités turques, qui considèrent le Parti de l'union démocratique (PYD) comme un groupe "terroriste", lui ont fait part de leur "malaise" après un commentaire du porte-parole du département d'Etat américain John Kirby, a précisé le quotidien Hürriyet citant des sources diplomatiques turques.

Interrogé lundi sur ce sujet, M. Kirby avait répondu: "comme vous le savez, nous ne considérons pas le PYD comme une organisation terroriste".

Depus plusieurs mois, le soutien militaire apporté par les Etats-Unis au PYD et à ses milices, les Unités de protection du peuple (YPG), constitue une source de frictions récurrente entre Washington et Ankara.

Le président turc Recep Tayyip Erdogan s'en était irrité la semaine dernière devant la presse, en dénonçant la visite rendue récemment aux YPG qui contrôlent la ville syrienne de Kobané par Brett McGurk, l'envoyé spécial du président américain Barack Obama pour la coalition internationale antijihadiste.

"Comment peut-on (vous) faire confiance ? Est-ce que je suis votre partenaire ? Ou alors ce sont les terroristes de Kobané ?", avait lancé M. Erdogan.

Grâce au soutien militaire de la coalition dirigée par Washington, les Kurdes syriens ont repoussé il y a un an l'offensive du groupe Etat islamique (EI) sur la ville de Kobané.

Malgré les critiques, Ankara s'était refusé à prêter main forte aux combattants des YPG, considérés comme la branche syrienne du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK), qui mène depuis 1984 une rébellion meurtrière sur le sol turc.

"Le PYD est une organisation terroriste. Les YPG sont une organisation terroriste. Le PYD est ce que le PKK est", avait insisté M. Erdogan devant les journalistes.

Le gouvernement turc redoute que le soutien militaire américain ne permette aux Kurdes syriens, qui contrôlent déjà une large partie de l'extrême nord de la Syrie le long de la frontière turque, d'étendre encore leur influence.

Les informations ci-dessus de l'AFP n'engagent pas la responsabilité de l'Institut kurde de Paris.