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Turquie/Kurdes: des milliers de manifestants en soutien aux grévistes de la faim


Dimanche 3 février 2019 à 18h20

Istanbul, 3 fév 2019 (AFP) — Des milliers de manifestants se sont rassemblés dimanche à Istabul à l'appel du Parti démocratique des peuples (HDP, pro-kurde) pour soutenir les grévistes de la faim protestant contre les conditions d'incarcération du leader du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK), Abdullah Öcalan.

Les manifestants ont convergé vers une place de Bakirkoy, dans la partie européenne de la ville, au milieu de mesures de sécurité très strictes de la police, ont constaté des journalistes de l'AFP.

"Je salue mes amis qui résistent en prison. Ils nous honorent, ils ne sont pas seuls", a déclaré un militant du HDP, Fahit Ulas.

"Si nécessaire, nous nous sacrifierons pour cette cause. Nous ne craignons rien", a-t-il ajouté.

Quelque 250 détenus ont engagé dans toute la Turquie une grève de la faim en soutien à la députée du HDP, Leyla Guven, qui a cessé de s'alimenter depuis plus de deux mois pour obtenir qu'Abdullah Öcalan puisse rencontrer régulièrement ses avocats et des membres de sa famille.

Abdullah Öcalan, l'un des fondateurs du PKK, interdit, est emprisonné à vie non loin d'Istanbul depuis son arrestation en 1999.

Un député du HDP participant à la manifestation de dimanche, Garo Paylan, a souhaité devant l'AFP que les autorités répondent aux revendications de Leyla Guven, "avant qu'il n'y ait un décès".

Des centaines de prisonniers kurdes avaient mis un terme à une grève de la faim de 68 jours en 2012, après que Abdullah Öcalan leur eut demandé de le faire.

Le HDP demeure sous la surveillance des autorités turques, qui l'accusent d'entretenir des liens avec le PKK. Plusieurs de leurs députés sont sous les verrous, parmi lesquels l'ancien dirigeant du parti, Selahattin Demirtas.

"Le HDP, c'est la même chose que le PKK ... C'est clair comme de l'eau de roche", a déclaré dimanche à la télévision publique TRT le président turc Recep Tayyip Erdogan.

Les informations ci-dessus de l'AFP n'engagent pas la responsabilité de l'Institut kurde de Paris.